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| L'émergence des souvenirs [Leroy] | |
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Keenan C. Peterson ° Personnel [I]
Nombre de messages : 20 Musique : The reason, Hoobastank Orientation : Bisexuel, à tendance homosexuelle Jeux +16 : Oui Date d'inscription : 10/09/2008
Dossier ° Scolaire Pseudonyme: Sensitive Evolution Point: (225/500) Dons & Capacités:
| Sujet: L'émergence des souvenirs [Leroy] Dim 14 Sep - 16:38 | |
| Etrange… Il se serait cru plus heureux que cela de retrouver son ancienne école. Bien sûr, il éprouvait une joie certaine à revisiter ces couloirs dans lesquels il avait passé tant d’années ! Mais… Ce bonheur était teinté de mélancolie, ou d’il ne savait quoi d’autre. Ironique, non ? Lui, le spécialiste des sentiments, incapable d’interpréter ce qu’il ressentait. Enfin, devait-il vraiment s’appesantir sur ce léger détail ? Le plus important était qu’il soit enfin rentré chez lui. Et puis, à quoi s’attendait-il ? Il n’avait pas vécu que des moments heureux, ici. En fait, on pourrait même dire que ses premières années avaient été un véritable enfer. Mais heureusement pour lui, il avait réussi là où certains avaient échoué : il pouvait maîtriser son don d’empathie. Quasiment à la perfection. Quasiment, parce qu’il était encore jeune, et que son don promettait de se développer encore dans les années à venir. Enfin, il aviserait le moment venu.
Ainsi, Keenan, infirmier de son état, errait dans les couloirs de son adolescence, découvrant avec satisfaction qu’il n’avait pas perdu ses repères, même après cinq ans. Il ne connaissait pas la plupart des visages qu’il croisait, à part ceux de sixième ou septième année, déjà là alors que lui-même entamait sa dernière année. Cela le faisait doucement sourire de voir que le temps n’avait rien changé ici. Tout était toujours aussi animé de vie, d’émotions. Il sentait même poindre un léger mal de crâne. Il avait oublié à quel point les mutants pouvaient ressentir de puissantes émotions. C’en était presque grisant, tous ces sentiments à portée de main. Et pourtant, ce n’était pas cela qui allait lui donner la migraine du siècle non plus. Les hôpitaux avaient été comme une épreuve du feu, et même cette école grouillante de vie ne pouvait se comparer à ce qu’il avait vu là-bas.
Il secoua la tête, dissipant les souvenirs de son passé. Les souffrances endurées n’avaient pas d’importance. Seule comptait l’expérience qu’il y avait gagnée. Mieux valait qu’il pense au présent. Bien, que pouvait-il faire à présent ? Son travail ne commençait que le lendemain, et il était déjà passé à l’infirmerie pour y déposer ses affaires. Il y retournerait plus tard dans l’après-midi pour ranger tout ce qui avait besoin de l’être. Il détestait le fouillis. Cela lui rappelait bien trop le déni dans lequel il avait vécu l’année qui avait suivi la montée en puissance de son empathie. Et puis, le rangement avait tellement d’avantages ! Et il ne pouvait se permettre de perdre du temps à chercher lorsqu’il avait un patient à ses côtés. Il se doutait qu’il aurait une grande quantité de travail. Les souvenirs de ses propres années d’étude étaient suffisamment clairs dans sa mémoire pour cela.
C’était aussi pour cette raison qu’il profitait de son après-midi de libre pour flâner un peu, retrouver ses lieux préférés et ses repères. Il aurait aussi à se déplacer après tout. Lorsqu’il marchait ainsi, il ressentait vaguement l’effet apaisant qu’avait sa présence sur les autres. Il pouvait sentir le bouillonnement de leur âme, la souffrance de leur passé, s’atténuer pendant quelques précieuses secondes. Bien sûr, c’était infime, mais toutefois perceptible. Il ne le faisait même pas exprès. Une conséquence inaltérable du mélange de sa personnalité et de son don. La plupart ne se rendaient pas compte de sa présence. Seuls ceux qui croisaient son regard écarquillaient légèrement les yeux devant cet homme peu commun. Pourtant, il s’était habillé simplement : chemise blanche, jean noir. Pas de couleur fantaisiste, juste lui. C’était déjà trop. Même les habits les plus simples ne masquaient pas sa beauté, tant pis, ou tant mieux. Il adressait un léger sourire à ceux qu’il voyait, tout en continuant sa route.
Puis, il stoppa, voyant apparaître devant lui un des lieux qu’il avait le plus visité : la bibliothèque. Peu d’élèves s’y rendaient, et lorsqu’ils y allaient, leurs émotions étaient apaisées, concentrées sur leur lecture. Ce lieu avait réellement un effet bénéfique sur le jeune homme. Il pénétra lentement dans ce lieu chéri, laissant pendant quelques instants les souvenirs affluer. Il s’avança vers les rayons, effleurant du bout des doigts tous ces ouvrages qu’il avait, pour la plupart, lus. Il se souvenait quasiment de tous. Un petit avantage à être surdoué sûrement. Son sourire étirait toujours ses lèvres parfaites. Puis, son regard se tourna vers la réserve qui se trouvait un peu plus loin. En tant que membre du personnel, il pouvait y avoir accès. Mais il n’irait pas aujourd’hui. Non, pour l’instant, il voulait juste retourner à l’endroit qui avait été son royaume pendant ses années d’étude.
Il s’agissait d’un coin isolé, presque impossible à voir de l’extérieur. Une petite table entourée de deux sièges s’y trouvait, ainsi qu’un fauteuil extrêmement confortable, et propre, surtout. Ce fauteuil, c’était lui-même qui l’avait amené ici, avec l’accord de la bibliothécaire. Il se demandait si quelque élève, avide de tranquillité, avait trouvé et s’était approprié ce havre de paix légué par l’infirmier.
D’un geste machinal, il repoussa quelques mèches qui lui tombaient devant les yeux, avant de s’approcher de l’étagère qui surplombait le tout. Son sourire s’agrandit légèrement lorsqu’il constata que les livres qu’il avait placés ici n’avaient pas bougé. L’absence de poussière dénotait soit un ménage régulier de la bibliothécaire, soit le passage d’un élève. Il attrapa le premier de la pile, un livre sur les sciences de niveau avancé. Il cligna des yeux, s’apercevant qu’il s’agissait de son propre exemplaire qu’il avait perdu voilà de cela quelques années. Etrange, il n’aurait jamais pensé le retrouver dans ce petit coin, en évidence. En tournant les pages, il put même distinguer les notes qu’il avait écrites sur des feuilles glissées ici et là, complétant les dires du livre d’après ses propres recherches. Que de souvenirs…
Alors qu’il tournait avec délicatesse une page, il releva légèrement la tête. Sans doute d’autres personnes, plongées dans leur lecture, n’auraient-elles pas remarqué cette présence. Mais son empathie était bien trop affinée, même alors qu’il ne se concentrait pas dessus, pour qu’il ne détecte pas l’arrivée d’une personne. Son regard bleu nuit se tourna légèrement vers l’intrus, légèrement étonné de ne le détecter que maintenant. Enfin…
[J'espère que ceci te conviendra^^] | |
| | | Leroy Inner • Elève de 3ème Année [P]
Nombre de messages : 113 Surnom : Van Knochen Humeur : Happy Musique : Noir Désir : A l'Envers, A l'Endroit Orientation : Homosexuel Jeux +16 : Oui Date d'inscription : 07/09/2008
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| Sujet: Re: L'émergence des souvenirs [Leroy] Dim 14 Sep - 20:56 | |
| Décompression. Voilà le seul mot d’ordre pour la fin de la journée. La matinée n’avait pas été de tout repos. D’abord, il avait reçu un coup de fil qu’il ne désirait pas, ensuite, il n’avait pas reçu le colis qu’il désirait. Pis encore, il avait découvert une tâche sur le mur de sa chambre. Résultat, Leroy Inner avait passé sa matinée à faire le travail d’autres, une brosse dure et un sceau d’eau savonneuse dans les mains. Maniaque par nature, il avait finalement fait tous les murs, puis tout ce qui lui passait sous la main. Il ne comprendrait jamais qu’on puisse vivre dans une porcherie…
Malheureusement, l’habite de tout astiquer de fond en comble ne l’empêchait pas de transpirer abondement sous l’effort, or, il n’aimait pas sentir la sueur sur son corps. Qu’avait-il fait ? Il était allé se doucher. Là, pour décompresser réellement et oublier tous les désagréments du matin, il avait laissé sa colonne vertébrale s’exprimer. Le sang avait coulé sur son corps avec l’eau, emportée par sa folie dans le siphon enragé. Les os pointant dans son dos lui avaient tellement fait du bien qu’il n’avait pas pu retenir son cri de jouissance qui avait résonné dans les douches. Heureusement, il n’y avait jamais personne à midi….
Ensuite, il s’était décidé à aller manger quelque chose. Un repas équilibré, avec énormément de calcium. Ses os en avaient évidemment besoin. Malheureusement, en quittant la table, une gamine mal avisée lui avait renversé dessus une assiette de spaghettis bolognaise. Quelle être stupide ! Il n’avait rien dit, son regard était tellement atroce – employer le mot glacial serait un pléonasme – que la fillette avait fondu en larme au milieu de la salle à manger, se confondant en excuse. Il avait tourné le dos, repartant pour les douches où il recommença son rituel, avec plus de retenue, frottant plus que nécessaire.
Il s’était alors donné un seul but : la détente. Il devait absolument décompresser. Rien d’autre n’importait. Il était donc allé à la bibliothèque, sans bruit, et s’était installé dans le Fauteuil. Il aimait ce coin. Personne ne semblait jamais le voir, il tournait le dos au reste du monde. Libre dans son calme. En plus, depuis le premier jour, il y avait ces livres. Probablement ceux d’un ancien élève. Il les avait déjà tous lu, beaucoup de fois. Les notes étaient pertinentes, même si quelques unes étaient, d’après lui, incomplètes. Il préférait le livre sur la philosophie de la vie. Une étude assez intéressante. Il n’avait pas pu s’empêcher d’y laisser ses propres notes. Notes qu’il raturait assez régulièrement, fâché avec ses propres idées qu’il ne trouvait pas assez poussées.
Ce début d’après-midi ayant duré jusqu’à dix-sept heures, Leroy s’était retrouvé totalement détendu. Il avait regardé un moment par la fenêtre, avant de décider qu’il lui fallait boire un verre de lait, pour se concentrer de nouveau sur sa propre détente. Il s’était donc levé, calme, serein, vide, pour aller dans les cuisines. A cette heure si, il n’y avait que quelques gamins qui goûtaient. Aucun n’osa l’approcher, à croire que l’incident du midi avait fait écho dans leurs petites têtes. Il s’en fichait. Se servant un verre de lait, il joua quelques instants avec ses dents. Un jeu de dextérité qu’il faisait souvent inconsciemment. Le but était de ne pas laisser sa langue se faire embrocher par les dents qu’il faisait pousser à une vitesse fulgurante, les unes après les autres. Les dents étant les seuls os qui ne le faisaient pas souffrir en croissant. L’avantage de ce petit jeu était que lorsqu’il se ratait, La blessure se refermait après quelques gouttes de sang. Une régénération qui ne marchait que lorsque le pouvoir était en cause. Etrange nature…
Calme, rasséréné… Tant de mots pour exprimer un état d’esprit, alors qu’un seul était réel : vide. Il ne ressentait rien. La rage apaisée, l’agacement, tout s’était envolé. Dès qu’il était lui-même, il ne ressentait plus rien. Quelque chose qui lui donnait un avantage, ou un grand défaut. En chemin, il ne se permit pas une seule fois de goûter au breuvage. On ne buvait pas en marchant, cela était indécent. Il n’aimait pas ce genre d’habitudes. Le temps, on le trouvait toujours. Aucune raison de se précipiter. Sauf lorsque notre vie était en jeu. Ça, il le savait. Des leçons prises parfois à contrecoeur. Mais quelle importance, tout ce qu’on apprenait, on ne l’oubliait jamais, on en faisait une seconde nature, ou on le niait.
Marchant d’un pas rapide mais posé – doux paradoxe qu’on retrouvait partout chez lui – le jeune garçon continuait de jouer avec ses dents, prêt à retourner dans le Fauteuil, afin de lire calmement, loin des autres. Malheureusement pour lui, il allait y faire une rencontre imprévue. Encore une fois, la journée se montrait doucement joueuse avec lui. Mais il était calme serein. Le goût de son sang dans la bouche. Tout près du fauteuil où un individu inconnu semblait avoir prit possession des lieux. Attendant patiemment qu’on daigne le remarquer, il resta là, dans l’ombre d’une étagère, le visage ondulant à la lumière éphémère d’un quelconque éclairage.
Lorsque l’homme se retourna, son regard bleu nuit sembla rencontrer celui marron diaphane de Leroy. C’était comme si le plus jeune voyait à travers, même si tout en lui était acéré. Il passa avec délicatesse sa langue sur ses lèvres, y laissant le sang qu’il n’avait pas avalé. L’inconnu était étrangement attirant. Agé, mais séduisant. Mystérieux, puissant, mais envoûtant. Un sourire fendit les lèvres du garçon. Un empathique. Il le sentait. Il était tout autour de lui et nulle part à la fois. Dans la tête du garçon naquit un avertissement : danger. Ce n’était pas comme le professeur qui était venu l’arracher de son foyer tranquille. Celui-ci était réellement dangereux. Heureusement, il avait ses bases.
Ses yeux s’ouvrirent plus grand, il n’était peut-être pas si séduisant que ça après tout. Leroy n’avait aucune raison de paraître gentil, ce genre de personne n’avait aucune notion de ce qui était privé. Tôt ou tard, il essaierait de rentrer en lui, et il sentirait à quel point il le méprisait. L’œil mauvais, il se contenta de dire, la voix emplie de sous-entendus :« Qui part à la chasse, perd sa place. »[En espérant que ma réponse te conviendra ] | |
| | | Keenan C. Peterson ° Personnel [I]
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| Sujet: Re: L'émergence des souvenirs [Leroy] Lun 15 Sep - 18:52 | |
| Empathique. Un mot qui voulait tant dire, et à la fois, rien. Dès que l’existence des mutants fut connue, les gens se firent tant d’idées préconçues sur eux. Et tous ceux ayant une capacité mentale ne furent pas épargnés. Combien de fois l’accusa-t-on de pénétrer l’intimité d’une vie ? Et pourtant, jamais Keenan ne se serait permis de fouiller dans des émotions sans autorisation, sauf si sa vie en dépendait. Bien sûr, on ne le croyait pas. Autant la plupart des télépathes et des empathiques se remarquaient facilement lors de leurs « fouilles » des esprits, autant lui possédait la discrétion. Oh, elle n’était pas innée. Il la devait à des années, et des années d’entraînement. Son don était bien trop sensible, puissant, pour qu’il puisse être détecté. Même les mutants de l’esprit avaient du mal à savoir s’il passait au peigne fin leur esprit.
Malédiction, bénédiction ? Quelle importance ? Ce n’était qu’un fait. Un fait qu’il devait prendre compte, pour vivre avec. Non, Keenan n’était pas ce genre d’homme à ignorer volontairement certains côtés de sa nature. Il assumait ce qu’il ne pouvait changer, si dont il n’avait pas à avoir honte, et travaillait ses défauts majeurs. Un homme n’avait jamais fini de s’améliorer. Enfin, cela, c’était la philosophie du jeune homme.
Quoi qu’il en soit, il avait rapidement compris que le jeune élève en face de lui avait deviné sa nature. Mais il ne le craignait pas. En tout cas, pas suffisamment pour que Keenan le sente avec son don au minimum. D’ailleurs, il se sentait presque désorienté. Il y avait si peu à capter chez ce jeune homme ! Comme si tous ses sentiments étaient tellement enfouis sous la surface qu’il fallait creuser profondément avant d’en trouver une quelconque trace. L’infirmier réprima cette envie qu’aurait eu n’importe quel empathique : chercher ces émotions.
A la place, il se contenta de rendre à l’inconnu son regard perçant. Il l’observait ? Et bien lui aussi. Oh, ce n’était pas du tout un regard appuyé, désagréable. De toute façon, il savait englober une personne d’un seul regard. Mais il se faisait rarement la même idée des gens que la plupart. Il faut dire qu’il était amplement influencé par ce qu’il captait.
L’élève qui lui faisait face était beau. Aucun doute là-dessus. Il possédait une grâce adulte captivante dans ce jeune corps, encore rehaussé par les habits qu’il portait. Il semblait être comme une flamme attirant les papillons. Leurs regards se rencontrèrent, et pour la première fois, le jeune homme rencontra des yeux aussi hypnotisant que les siens. Celui qui lui faisait face devait sans nul doute berner de nombreuses personnes par son apparente pureté. Mais le vide, la noirceur mêlée de blancheur que Keenan captait chez lui brisait cette image de pureté. Même un sourire innocent, s’il aurait pu ébranler quelque peu ses convictions, n’aurait pas suffi à le convaincre de son innocence.
Le plus jeune semblait vouloir le glacer de son regard pénétrant. L’empathique se contenta de lui renvoyer un regard clair, pétillant de vie et d’intelligence, mais ne laissant filtrer rien d’autre que ce que souhaitait Keenan. Il en fallait bien plus pour le décontenancer. Tellement plus. Si le peu qu’il percevait chez le jeune homme l’avait troublé quelques secondes, il n’en avait rien laissé voir, et s’était rapidement repris. Peut-être que l’autre allait croire qu’il n’avait pas la sensibilité nécessaire pour capter ce qui émanait de lui, mais il en doutait. Il semblait clair qu’il avait déjà été catalogué comme potentiellement dangereux.
Qu’est-ce qui avait pu donner une si mauvaise image des empathiques au jeune homme ? Une rencontre précédente ? Avec un soupir intérieur, il se demanda si tellement peu de choses avaient changé ici que c’était toujours le même professeur qui s’occupait de trouver les mutants. C’était en partie une confrontation avec ce mutant qui avait poussé Keenan à développer cette capacité à pouvoir repousser toute attaque mentale. Il l’avait étendu à tous les dons mentaux. Quel dommage qu’il y ait des mutants sans aucun respect de l’intimité, et sans aucune discrétion.
La phrase du mutant fit légèrement sourire Cameron, mais il ne répondit pas. A quoi bon parler, si ce n’était que pour confirmer. Ils savaient sans doute tous les deux qu’il avait raison. Il n’éprouvait pas ce besoin de combler le silence, le trouvant reposant et agréable. De toute façon, le vrai silence n’existait pas pour un empathique. Il y aurait toujours des bribes d’informations à interpréter. Aussi se contenta-t-il de fermer avec douceur le livre, avant de le poser sur l’étagère prévue à cet effet, prenant inconsciemment soin de le ranger correctement.
Alors qu’il posait à nouveau son regard couleur nuit sur le jeune homme, il fronça les sourcils. Du sang maculait ses lèvres. Et pourtant, il ne percevait aucune douleur. Bah, il devait s’être mordu la langue. Stupide réflexe de médecin que de vouloir soigner tout le monde. Il confronta à nouveau son regard à celui de son interlocuteur. Mais ce n’était pas vraiment une lutte. Il avait juste cette habitude de regarder droit dans les yeux ceux à qui il parlait. Pas de faiblesse dans ses yeux. Juste une force tranquille, évidente.
« Tu sais, je n’ai pas l’attention de lire en toi plus que le strict minimum. »
Ces paroles n’avaient pas été prononcées d’un ton cherchant à être rassurant. Pourquoi aurait-il dû l’être ? Ce n’était qu’un fait, une simple vérité énoncée avec douceur. Au jeune homme d’en faire ce qu’il voulait. Qu’il s’obstine à ne pas le croire, Keenan ne chercherait pas à le convaincre. Il se contenterait de répondre si l’élève prononçait des paroles qu’il n’approuvait pas.
Après tout, il ne pouvait changer à lui seul les convictions d’une personne, surtout si celle-ci n’avait aucune raison de le croire. Oui, on lui faisait automatiquement confiance. Il avait parfois cette impression d’être un aimant, attirant irrémédiablement à lui tous ceux ayant besoin d’aide, de se confier. D’ailleurs, il les écoutait tous, et les conseillait lorsqu’il pouvait. Mais celui qui lui faisait face n’entrait pas vraiment dans cette catégorie, et Keenan doutait qu’il fasse confiance à qui que ce soit d’autre que lui-même. D’ailleurs, ses propres confessions ne l’avaient que déçu. Comment pourrait-il dans ce cas juger ce garçon dont il ne connaissait même pas le passé ? | |
| | | Leroy Inner • Elève de 3ème Année [P]
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| Sujet: Re: L'émergence des souvenirs [Leroy] Lun 15 Sep - 20:06 | |
| Des frissons. Voilà ce qu’il avait parcouru l’échine de Leroy. Juste une colonie de frissons qui s’était délicatement posée sur sa nuque, faisant s’hérisser ses quelques micros poils. Puis, comme par enchantement, tout redevint normal. C’était comme une simple brise, un passage rapide. Etonnant. Inhabituel. Agréable. Quelque chose qu’il n’expliquait pas, mais qu’il comprenait. Réagir comme ça ne lui avait rien fait mentalement, mais physiquement. Il récupéra d’un geste leste de la langue le sang qu’il avait plus ou moins volontairement déposé sur ses lèvres.
Un sourire dessiné sur les lèvres, il eut le plaisir de regarder les yeux de son interlocuteur. Ils étaient magnifiques. Un regard qui exprimait tant de choses, et à la fois si peu. On y lisait les nombreuses migraines que provoquait l’empathie, on y voyait aussi une certaine solitude. Etait-ce fondé, ou juste une impression. Quoi qu’il en fût, le sourire de Leroy n’était pas particulièrement rassurant. Si cela avait été son but, et ça, il était impossible de le savoir, on pourrait facilement dire que l’habitude des sourires mauvais et cyniques se répercutait sur les bons sourires.
Au fond du regard de l’inconnu, Leroy sentit cette lutte incessante de la connaissance. Cela provoqua en lui un bien-être malsain. Il arrivait à distinguer des choses chez un empathique, des choses normales qui se manifestaient par des détails. Il arrivait à comprendre qu’il devait être dur pour cette « race » de lutter pour ne pas s’infiltrer dans la tête des gens, pour tenter de tout savoir sur eux. Quelque part au fin fond de son âme s’imprima l’image de la gratitude. Un jour, peut-être, saurait-il ce que signifiait ce symbole dont il ignorait tout. Mais aujourd’hui, il ne connaissait ni la gratitude, ni la confiance.
Indéniablement, les quelques mots de l’homme le firent sourire. L’expression tant détestée quand on la lui adressait. « Tu sais ». Elle arrivait à regrouper une impression de supériorité qu’il n’aimait pas. Bien sûr, il aurait pu être indulgent, se dire que personne ne connaissait réellement son passé. Pas même l’homme qui avait tenté de le fouiller. Non, ce Professeur de pacotille qui n’était qu’un ami du directeur, cet homme qui se sentait perpétuellement supérieur, qui avait lui-même écrit le dossier d’inscription du jeune Inner, cet être incompétent, stupide et sans respect de la vie privée, lui n’avait jamais réussis à tout connaître. Cette vérité resterait à jamais enfermée dans son cœur, elle n’y sortirait pas. Il s’interdisait même d’y penser. Alors, lorsqu’un empathique lui parlait de cette manière, il n’éprouvait rien d’autre qu’un profond mépris mêlé d’indifférence. Paradoxal, n’est-il pas ?
Il accueillit cependant la prévenance de l’homme avec un sourire. Sincère. Pas un sourire de joie ou de gentillesse, certes non, un sourire qui voulait dire qu’il n’y croyait pas une seule seconde, un sourire sincère. Clignant innocemment des yeux, tripotant instinctivement sa cravate avant de l’enlever pour la remettre à la perfection, il prit son temps, semblant réfléchir à sa réponse. Alors, dans une voix sans ton, il demanda :
« Le strict minimum, monsieur ? Qu’est-ce que le strict minimum quand nous avons le pouvoir de tout connaître ? Et quand bien même nous serions résolu à ne pas en apprendre plus que par des questions, combien de temps pourrions-nous résister à notre propre nature ? Il est tellement plus simple de se servir directement plutôt que de parler longtemps. »
Un rire sans joie explosa de sa gorge. Un rire à la fois bruyant, mais discret. Les vibrations étaient fortes, les répercutions ne dépassaient pas leur coin isolé. Pourtant, ça ne dura que quelques secondes. Lorsqu’il s’arrêta, il avait un regard mystérieux, avec un sourire particulièrement douteux. Il semblait à la fois plein de vices et d’innocences, d’une toute petite voix, il chuchota :
« Il faudrait peut-être que je vous fasse confiance. Après tout, vous êtes adulte, et moi, qui suis-je ? Mise à part un élève bien plus jeune, qui ne sait rien de la vie et qui à tout à apprendre de vous, je ne suis rien, n’est-ce pas ? Non. Bien sur que non. Vous ne pensez pas comme ça. Vous me voyez peut-être comme quelqu’un de mal dans sa peau ? Non, c’est faux aussi. Vous voulez à la fois tout savoir sur moi, sans n’en avoir rien à faire. Vous avez soif de connaissance. Vous êtes revenus dans l’école de votre jeunesse. Je présume que ceci était votre coin. Vos bouquins et vos notes. Tout ce que je pourrais dire vous laissera indifférent. Je me trompe ? »
Beaucoup de mots. Il avait horreur de ça. Mais il se sentait obligé. Il ne voulait pas que cet homme croie tout savoir sur lui. Il voulait le prendre à son propre piège. Il voulait prouver à lui-même qu’ils étaient tous pareils. Qu’ils cherchaient un moyen plus… simple, de le connaître. Il voulait le prouver. Il y arriverait. Cette envie le transcendait. Comme s’il était né pour ça. Comme s’il voulait quelque chose de cet homme à tout prix. Oui, il le voulait. Il savait au fond de lui-même que cet homme n’était pas comme les autres empathiques, mais il avait besoin de preuves concrètes. Il lui sembla amusant de rajouter :
« Vous, les empathiques, vous n’avez montrez que votre particularité à prendre pour vous, ou sur vous-même. Jamais j’ai pu constater que vous utilisiez votre pouvoir pour donner quelque chose aux autres. Avez-vous déjà donné quelque chose avec votre pouvoir ? Je veux dire, donner un sentiment ? »
S’il avait une idée ? Dans sa froideur toute calculée, il avait effectivement une idée. Peut-être voulait-il découvrir cet univers si impressionnant qu’était celui du psychisme. Ou pas. Etait-ce une envie de partager ? Probablement pas. Pas à cette époque en tout cas. Non, Leroy voulait obtenir quelque chose. Il voulait faire comme il avait l’habitude : utiliser les gens pour son profit. Mais il n’était pas dupe, l’inconnu n’était pas « normal » dans sa particularité. Ils seraient amenés à se rencontrer de nouveau, et il avait la certitude de ne pas cesser d’être… étonné. Le Jeu. Le voilà, son Jeu… | |
| | | Keenan C. Peterson ° Personnel [I]
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| Sujet: Re: L'émergence des souvenirs [Leroy] Lun 15 Sep - 22:08 | |
| Encore ce sourire. Keenan n’aurait su le décrire. Splendide de cynisme, parfait dans les effets effrayants qu’il produisait. Mais pas sur l’empathique. Il se contentait d’attendre, laissant ses yeux à l’inspection du jeune homme, son léger sourire toujours accroché aux lèvres. Le perdait-il jamais, ce sourire ? Bien sûr, lorsque l’on parvenait à l’énerver, lorsqu’il perdait cet extrême contrôle exercé sur son esprit. Oh, il ne gardait pas ce masque pour la plaisir. S’il ne parvenait même pas à voiler ses sentiments, comment aurait-il pu seulement prétendre les contrôler ? Et les conséquences de ces pertes de contrôle étaient profondément ancrées dans son esprit, marquées au fer rouge.
Etranges, ces bribes d’émotions qui émanaient de l’élève. Bien-être, mépris, indifférence, le tout voilé par ce vide profond qui masquait le reste. Mais une autre réaction à ses paroles, physique cette fois-ci, attira son regard. Une nouvelle fois, il souriait. Mais ce sourire était différent, différent dans sa sincérité. Ni gentil, ni méchant, simplement vrai. Et même s’il marquait que le jeune homme ne le croyait pas, quelle importance ? Il appréciait les réactions de ce genre. Et puis, ce n’était pas comme si il croyait sincèrement qu’il le croie. Alors pourquoi l’avait-il dit ? Ah, le jour où il parviendrait à se comprendre lui-même, peut-être mériterait-il réellement ce nom d’ « empathique ».
Son regard glissa vers les mains qui s’activaient avec un soin instinctif à remettre la cravate en place. Il note ce détail dans un coin de son esprit, sans toutefois y prêter une réelle attention. Il avait cette tendance de collecter tous les détails qu’il pouvait, puis de les trier le moment venu, comme si il tenait un mini journal de tête sur les rencontres qui marquaient sa vie. Et quelque chose lui disait que celle-ci promettait d’être intéressante, de rompre la monotonie de la journée, et de lui donner à réfléchir.
Et, évidemment, il ne se trompait. Il releva les yeux vers ceux de son interlocuteur lorsque celui-ci prit à son tour la parole. Cette réponse, pleine d’ironie mais illustrant tellement la réalité, le laissa pensif. Pourquoi, effectivement, ne pas tout prendre ? Après tout, il en avait le pouvoir. Ce n’était pas comme s’il avait peur qu’on découvre ses actes. Son inspection pouvait être indétectable. Mais non. Cela le répugnait. Bien sûr, cela lui était arrivé de rompre cette promesse, et de fouiller le passé de quelqu’un. Oui, il avait eu la satisfaction qu’entraîne la connaissance… Et puis quoi ? Il avait été satisfait, quelques minutes, tout au plus. Puis, il s’était senti Sali. Et dieu sait comme il déteste la saleté.
Tout savoir… Cela n’entraînait-il pas l’indifférence ? Quel objectif y aurait-il à sa vie s’il devait renier tout ce en quoi il croyait pour quelques secondes de supériorité ? Quel intérêt y avait-il à choisir les solutions de facilité, si cela n’apportait rien d’autre qu’un désir encore plus grand de savoir ? Une fois le processus amorcé, il était tellement difficile de revenir en arrière, quand bien même on le souhaitait. Et toutes les années de travail étaient perdues. Alors, on devenait un homme comme ce professeur auquel avait été confronté l’élève. Et il ne voulait pas devenir cela. Il voulait juste être lui-même, quand bien même cela signifiait combattre son propre besoin de connaissance.
Il ne répondit pas tout de suite, contemplant le jeune homme alors que celui-ci riait sans joie, sans émotions. Spectacle effrayant, auquel il assistait sans sourciller. Il plongea à nouveau son regard dans celui de nouveau insondable du jeune élève. Encore une fois, le paradoxe qu’offrait celui-ci l’étonna. Tout en lui, aussi bien sa voix que ce que Keenan percevait, semblait illustrer la dualité du bien et du mal. A supposer qu’elle existe réellement.
Puis vint tous ces mots, cette analyse de son propre comportement. Que cherchait-il à lui prouver ? Quel était ce besoin qui guidait le jeune homme ? Bien sûr que Cameron ne comprenait pas celui qui le faisait face. Mais n’en était-ce pas que plus intéressant ? Quel but poursuivrait cette conversation s’il savait déjà tout ? Mais le plus jeune n’allait-il pas se fourvoyer en cherchant à tout pris à l’analyser ? Combien avant lui avaient essayé, et s’étaient trompé ? Et malgré tout, il écoutait avec attention chaque parole, y réfléchissant réellement. Sans doute un autre empathique aurait-il rigolé. Il aurait pu éluder les questions, ou bien même partir, s’il ne voulait pas répondre. Mais la fuite n’était pas une solution. Et ne lui ressemblerait certainement pas. Et s’il y avait une chose qu’il détestait, c’était bien agir en contradiction avec lui-même.
Alors tant pis si il ne répondait pas aux attentes du jeune homme, le décevait en répondant une réponse à laquelle il s’attendait. Tant pis s’il formulait ce qu’il souhaitait. Keenan allait simplement répondre après y avoir réfléchi, franchement et sans détour. A quoi bon mentir sur ce que l’on était ? Il n’avait pas honte de ses idées ou de son don.
La dernière remarque lui fit hausser légèrement les sourcils, tandis qu’un sourire amusé étirait sa bouche. Tiens donc. Il semblait maintenant évident à l’empathique que le jeune homme poursuivait un but avec ses questions. Car il lui semblait totalement contradictoire avec ce qu’il avait découvert jusque là qu’il pose cette question uniquement par curiosité. En fait, ce serait même stupide de le penser. Et Keenan était loin d’être stupide, et encore moins dupe.
Il s’accorda quelques secondes de réflexion, replaçant machinalement les mèches soyeuses qui voilaient son regard profond. Comment placer des mots sur toutes ses convictions ? Il planta son regard dans celui du jeune homme. Puis, il prit la parole, d’un timbre clair et net. Aucune hésitation ne transparaissait dans ses mots. S’il y avait toujours la note chaleureuse qui ne quittait jamais son ton, le sérieux se faisait plus présent.
« Ma vision du strict minimum n’a sans doute aucune valeur pour toi. Les limites, ce sont moi qui les ait fixées. Pourquoi ? Parce que je préfère mettre mon empathie au service de mes objectifs plutôt qu’à celui bien vain d’une satisfaction personnelle et de courte durée. »
Il laissa un léger sourire transparaître sur son visage, tandis qu’il répondait à la suite du discours du jeune homme.
« Belle analyse, qui tend à prouver que les empathiques ne sont pas les seuls capables d’analyser. Est-ce cela qui tu veux me montrer ? Ou bien cherches-tu simplement à me confirmer dans l’idée que je ne puis te comprendre ? Effectivement, je ne me considère comme supérieur à toi, qui n’est certainement pas rien dans mon esprit. Toutefois, j’aime à penser que l’on peut apprendre de chaque rencontre que l’on fait, si on en a la volonté. As-tu quelque chose à apprendre de moi ? Ce sera plutôt à toi de lé déterminer, pas à moi. Et oui, je m’isolais ici du temps de mes études. Mais tu trompes sur certains points. Peu de choses laissent un empathique indifférent. Evidemment, j’ai envie de savoir, de comprendre. Mais quelles que soient les choses que je pourrais, ou non, apprendre de toi, elles auront un impact. Est-ce un tort ? Peut-être. C’est un fait, tout simplement. A moi de faire avec. »
Son regard redevint pensif, mais son sourire ne disparut pas. Sa voix se fit plus douce, légère aussi, tandis qu’il prenait à son tour une voix plus basse pour répondre à sa dernière question.
« Que cherches-tu à obtenir de moi ? Une simple démonstration ? Non, je ne pense pas. Voudrais-tu me manipuler ? Peut-être. Dans quel but ? J’avoue volontiers que je n’en aie aucune idée. Et pourtant, en toute connaissance de cause, je vais te répondre. Est-ce le goût du jeu, la simple envie de savoir où tout cela va me mener, ou l’assurance que je pourrais m’esquiver si la situation allait trop loin ? Va savoir. Etrange nature que celle humaine… La réponse est oui, je peux donner des sentiments, et l’ait déjà fait, même si l’expression n’est pas vraiment appropriée. »
Il s’étonnait presque lui-même d’avoir parlé autant. D’ordinaire, il ne livrait pas si facilement ce qu’il pensait. Peut-être parce qu’on ne lui demandait pas. Mais voilà. Il aimait la franchise, et répondait en conséquence. Tant pis pour lui.
[La réponse ne me satisfait pas entièrement, mais j'espère que cela te conviendra malgré tout^^] | |
| | | Leroy Inner • Elève de 3ème Année [P]
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| Sujet: Re: L'émergence des souvenirs [Leroy] Mar 16 Sep - 0:41 | |
| Leroy se mordit profondément la lèvre. Tellement fort que son inconscient se chargea de rendre les canines suffisamment pointues pour qu’elle transperce délicatement la lippe. Un long filet de sang coula le long de son menton. Lorsqu’il retira ses « os » de la plaie, cette dernière se referma subitement, presque dans un claquement tant la vitesse était impressionnante. Seule restait la petite rivière de fluide vitaux, sur le menton. Pour quelqu’un de normal, ceci n’aurait été qu’une preuve de force. Mais pas pour les deux personnes de ce coin. Non, ici, tout ça avait une différence incroyable. Leroy savait que son mystérieux locuteur pouvait ressentir une douleur aussi intensément, voire plus, que celui qui la subissait. C’était donc en le fixant droit dans les yeux que l’adolescent avait fait ça. Et tout ce qu’il y avait à ressentir, c’était l’absence même de sensation. Il pouvait se transpercer les babines à sa guise, sans rien craindre…
Evidemment, l’inconnu ne verrait ici que ce qu’il voulait ou pourrait y voir. Ce que Leroy montrait, lui, était à la fois sa plus grande ambition, et sa plus grande inquiétude. Enfin, inquiétude, un mot qui en désigne un autre. Ici, le terme n’a que le sens qu’on donne à quelque chose qui nous obnubile. Car plus le temps passait, et moins la douleur se faisait sentir en lui. Il avait récemment remarqué que chaque fois que ses os sortaient, la douleur était différente. Avant, il avait mal atrocement partout. Maintenant, certains endroits comme ses lèvres étaient totalement insensible. Certains auraient eu peur de ça, lui était à la fois attiré et intéressé.
Il continua à regarder cet homme. Il était beau. Terriblement attirant même. Leroy le sentait, il le savait, il le voyait. Mais il ne l’éprouvait. Il éprouvait tellement peu de chose. Son sentiment le plus marqué était, pour la plupart de temps, son avidité de connaissance, sa curiosité. Que pouvait donc cacher un homme qui bougeait si peu, réagissait aussi calmement ? Il savait qu’il n’était pas aussi direct que d’autres de son espèce. Mais il continuait à voir en lui le plus grand danger. Un danger avec lequel on veut jouer. Un danger comme le feu.
Il était comme fasciné par ce regard qui ressemblait à la fois tellement au sien, et s’en éloignait de la pire des manières. Cet homme semblait être à la fois son jumeau d’avenir, et son exact contraire. Finirait-il comme lui ? Probablement pas. L’aurait-il aimé ? Probablement pas. Aimerait-il réellement quelque chose ? Une question sans réponse. Il continuait à contempler, analysant les réponses avec une lenteur délibérée. Cet homme parlait bien. Avec une voix douce, délicate, agréable. Irritante, suffisante. Dans un sourire désarmant qui n’avait pour cause que le plaisir de parler avec une personne délicate d’intelligence, il répondit doucement mimant pour sa première question une fausse surprise :
« Peu de choses laissent un empathique indifférent ? Je l’ignorais. Serait-ce un pouvoir si différent du mien ? Le trop plein d’émotion ne rend pas indifférent ? A aucun moment on a l’impression d’avoir déjà tout ressentit tellement fort que plus rien ne nous atteint ? Parce que moi, à force d’être transpercé, je ne ressens presque plus la douleur dans mes nerfs… C’est marrant non ? Comme si je m’habituais à la douleur… comme si elle faisait partie de moi, elle disparaît. »
Délibérément, il ne répondait qu’à ce qu’il voulait. Ça n’avait aucune espèce d’importance. De toute manière, il ne cherchait pas un ami. Non, il cherchait le jeu, les palpitations. Il voulait s’amuser, et cet homme allait l’aider. Il allait le suivre. Il avait dit qu’il aimait le jeu. S’il disait la vérité, il le suivrait. Mais pas question qu’il se désiste à un quelconque moment. Non, ce serait un grand Jeu. Quelque chose de particulièrement amusant et d’éprouvant. Il avait envie de voir l’inconnu. De ressentir des choses, il avait grande envie de changer d’air. Cet homme était sa porte ouverte sur un avenir différent. S’il acceptait, il le comblerait de… quelques sentiments indéfinissables pour quelqu’un comme Leroy. Alors celui-ci s’approcha avec douceur et lenteur de l’inconnu. Il se pencha à son oreille et lui murmura d’une voix pleine de promesse :
« Je veux jouer… Voulez-vous jouer avec moi, monsieur ? Un jeu dans lequel personne ne se désistera… Un jeu entre vous et moi, dont nous serrons les seuls au courant. Je vous donne la règle, si vous aimez réellement jouer, vous viendrez avec moi… La partie se joue en plusieurs manches. Je ne suis pas rien à vos yeux parait-il… Alors voici la première manche. Si vous arrivez à faire en sorte que j’ai confiance en vous, nous passerons à la seconde manche. Pour être plus ou moins équitable, vous avez le droit à une question me concernant. Celle que vous désirez. Mais posez la bien, car si je peux m’y dérober, je le ferais. Et si je ne puis y répondre, vous n’aurez pas d’autre chance…. Partant ? »
Plus provocant que jamais, il lui lécha le lobe de l’oreille. Ça n’avait aucune importance à ses yeux, cet inconnu n’était pas un professeur. Il était son attraction. Il allait être son Jeu. S’il l’acceptait, tout du moins. Dans le doute, comme pour lui donner l’envie du défi, comme pour éveiller le goût du jeu, il se retourna et, dans un sourire innocent qui lui allait si bien, il demanda :
« A ce propos, monsieur, savez-vous en combien de personne j’ai eu confiance dans ma vie, mise à part moi ? »
La réponse, ô combien vrai, se projeta hors de son esprit. Il voulait la donner à cet homme. Il la pensa fort, fixant son interlocuteur dans les yeux. Le mot lui arracha presque la tête tant il sortait. Voyant, pour n’importe quel empathique dans l’école. Certains se demanderaient d’où il venait. Peu importe. Il devant retentir, comme pour être gravé dans la chair de tout le monde. En mot pensé mais hurlé. A la fois terrible et magnifique. Ce mot était simple :
Personne !
[j'aime énormément RP avec toi, alors, je tente de faire durer le plaisir, tu ne m'en veux pas j'espère ?] | |
| | | Keenan C. Peterson ° Personnel [I]
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| Sujet: Re: L'émergence des souvenirs [Leroy] Mer 17 Sep - 22:50 | |
| Keenan ne put empêcher ses yeux de cligner lorsque celui qui lui faisait face se mordit la lèvre. Et pourtant, il n’y avait aucune violence dans ce simple geste. Cela lui avait semblé infiniment lent, délicat, laissant à son esprit le temps d’interpréter ce qu’il voyait. Un extracteur d’os. Cela expliquait quelques points… tout en amenant un nombre incroyable de questions. Que l’infirmier ne chercherait pas dans l’esprit du jeune homme. Certainement pas. Surtout alors qu’il se préparait à recevoir le contre coup d’une douleur aigue… Qui ne parvint jamais à son esprit.
Pendant ces quelque secondes qui lui parurent des heures, il ne baissa le regard, soutenant sans sourciller celui de l’élève. Mais il ne lui semblait pas que leurs regards s’affrontaient. Comment aurait-il pu définir ce simple contact visuel, qui avait pourtant toute une signification ? Keenan ne comprenait pas. Pour une fois, il se sentait un peu perdu devant son incapacité à décrypter la personne qui lui faisait face.
Pourquoi lui montrait-il cela ? Voulait-il lui prouver qu’il ne ressentait pas la douleur ? Non, ce n’était pas une preuve de sa détermination. Cherchait-il inconsciemment à partager sa nature avec l’infirmier, puisque le fait que lui-même soit un empathique n’était plus un mystère. Il se sentait presque fasciné par les mystères que cachait le jeune homme. Tout ce qui lui révélait laissait entrevoir qu’il y avait plus, bien plus. Mais jamais il ne cèderait à son don. Voilà des années qu’il résistait à cette tentation. D’ailleurs, elle ne parvenait même pas jusqu’à son regard. Il la conservait au plus profond de son cœur. Non, ce n’était pas une tare. Elle ne constituait qu’une des nombreuses conséquences de l’empathie. Tout simplement. Pourquoi chercher plus loin ?
Pour l’instant, il se contentait de réfléchir au corps de l’élève. Oh, pas à son apparence physique. Il avait déjà largement compris que sa beauté ne devait être qu’un des nombreux moyens à sa disposition pour manipuler les autres à sa guise. Sauf lui. Bref. Là n’était pas la question. Non, il s’interrogeait sur le pourquoi de cette absence de sensation. Il savait parfaitement qu’il ne s’agissait pas d’un défait de son propre don. Il était certain de ce qu’il percevait. Alors comment ? Il ne pensait pas non plus que cela soit volontaire de la part du jeune homme. Mais celui-ci n’agissait pas sans raison. Il lui expliquerait, plus tard. Sans doute pas clairement. Mais cela serait sous-entendu. Peut-être était-ce sa nature d’empathique qui lui permettait d’affirmer de telles choses, qui sait ?
Pour l’instant, ils se contentaient de se regarder mutuellement. Il sentait le regard de son mystérieux interlocuteur sur lui. Pourquoi n’était pas mal à l’aise, alors que ce regard perçant aurait fait se sauver n’importe qui, tout en piégeant l’esprit dans ces iris si clairs ? Lui se contentait de lui offrir les nuances bleutées de ses yeux qui semblaient tant le fasciner. Du coin de l’œil, il remarqua le sourire qui suivit ses paroles. Lui arrivait-il deux fois le même sourire ? Il en doutait sincèrement. Quelle importance ? Au moins, il ne s’ennuierait pas. Car s’il y avait bien une chose qu’il détestait presque autant que la souffrance d’autrui, c’était l’ennui. Tout ce qui le lassait ne pouvait trouver grâce à ses yeux. Peut-être était-ce la cause de cet échange qui s’allongeait sans qu’aucun des deux protagonistes ne cherche à y couper court ?
Puis, il prit la parole. Avec cette douceur étrange chez cet être si ambigu. Et qui pourtant lui allait si bien. Les paradoxes cesseraient-ils un jour ? L’ombre d’un sourire éclaira à nouveau le visage de Keenan. On lui avait souvent dit que sourire lui allait bien. Et pourtant, ce n’était ni calculé, ni superficiel. Cela restait une pure réaction spontanée de la part du jeune homme. Toujours franc. Il ne laissait que peu de choses atteindre son visage, mais lorsqu’il manifestait une émotion, elle était bel et bien réelle. A quoi bon mentir sur ses sentiments ? Et surtout, ne serait-ce pas d’une terrible ironie ? Puisqu’on ne pouvait lui cacher ce qu’on ressentait, il lui semblait bien plus juste de jouer franc jeu. Et puis, Keenan détestait l’hypocrisie. Elle l’avait bien trop fait souffrir pour qu’il puisse la supporter.
Comme il l’avait présagé, les actions précédentes de l’extracteur d’os s’éclairèrent d’un jour nouveau. Cela ne tendait qu’à appuyer ses propos. Mais non, Cameron ne trouvait pas cela marrant. Intéressant à la limite, mais il ne s’amusait pas de la douleur, quelle que soit sa forme. Et pourtant, elle faisait partie intégrale de sa vie. Quoi qu’il en soit, il songeait aux paroles de l’extracteur d’os. Comment toutes les émotions ressenties pouvaient ne pas le rendre indifférent au reste ? Parce que chaque geste, chaque action, serait toujours accompagnée d’émotions nouvelles. Personne ne ressent les choses de la même manière. Chaque nouveau sentiment lui dévoilait une nouvelle façon de penser. Se lasser de cela, ne serait-ce pas se lasser de la nature humaine. Dans ce cas, à quoi son métier rimerait-il ? Un médecin ne peut pas être différent. Quoi qu’on lui dise, jamais il se s’habituerait à la souffrance de ses patients. L’idée d’y être indifférent le répugnait.
Pourquoi alors ne répondit-il pas aux questions du jeune homme ? Parce qu’elles lui semblaient plus rhétoriques qu’autre chose. Qu’y avait-il à répondre de toute façon. Keenan ne parlait pas pour ne rien dire, et certainement pas pour ne rien dire. Quand au reste, son interlocuteur ne demandait certainement pas de la pitié. Et Cameron n’en aurait pas ressenti. Cela n’aurait-il pas été humiliant, une manière de rabaisser le jeune homme ? Non, cette conversation avait été un tout autre but, du moins dans l’esprit de l’infirmier, que d’inspirer de la compassion à l’autre. Et puis, un empathique n’avait pas besoin de ressentir de la compassion. Lui pouvait prononcer les phrases comme « je comprend ». Qui mieux que lui pouvait affirmer savoir ce que l’autre ressentait ?
Il capta la changement d’attitude chez l’élève. Alors ça y est. Il allait savoir où toutes ces petites questions l’avaient mené. Oh, il n’avait pas peur. Il voulait juste voir si cela allait réellement devenir intéressent, si ce garçon plein de promesses se révèlerait une véritable source d’étonnement. Et si c’était le cas, alors il serait vraiment ravi. Quoi de plus agréable pour un empathique que d’être surpris ?
Il l’observa s’approcher de lui, n’esquissant aucun mouvement de recul. Sa démarche lui semblait aérienne, presque féline. Etait-il une proie ? Une victime ? Non. Car il n’avait certes pas l’attention de laisser le contrôle entier à l’élève. Que celui-ci se croit en position en dominante s’il le souhaitait. Keenan était tout à fait capable de s’affirmer s’il en éprouvait le besoin. Pour l’instant, pourquoi ne pas se laisser porter par le flot des évènements ? Il aurait été ridicule de prétendre qu’il contrôlait tout après tout.
Les paroles suivantes lui amenèrent un sourire sur le visage. Non, il ne s’était pas trompé. Les instants suivants promettaient d’être riches en évènements. Un défi, hein ? Inspirer de la confiance. Hum. Ce n’était pas bien compliqué. Il avait été déjà obligé de le faire pour quelques opérations. La plupart du temps, il n’avait même pas besoin d’agir pour que cela se fasse automatiquement. Son don, il le maîtrisait bien suffisamment pour travailler aussi profondément qu’il devrait le faire. Et pourtant, le jeune homme ne se rendrait compte de rien. Et il ne pénètrerait pas ses sentiments. Pas plus que nécessaire. Il ne visualiserait pas son passé. Mais l’élève avait-il seulement conscience de ce à quoi il s’exposait ?
Keenan laissa un léger frémissement hérisser sa nuque lorsque son partenaire de jeu poussa la provocation un peu plus loin. Il laissa même un léger rire lui échapper. Un rire séduisant, mais totalement innocent, léger, musical. Rien n’était bruyant chez lui. Jamais. Mais il ne devait pas avoir l’air certain d’accepter car l’autre sembla vouloir alimenter son envie de défi. Il grimaça légèrement lorsque le mot lui explosa à l’intérieur du crâne. Même au minimum, son empathie restait une des plus sensibles. Il avait l’impression d’entendre le sang battre à ses tempes… Personne, hein ? Cela n’avait aucune importance. Seuls ses sentiments à lui entraient en ligne de compte. Il laissa son masque se réafficher. Il ancra son regard dans celui du jeune homme, avant de parler à son tour :
« Très bien, j’accepte. Mais laisse-moi poser quelques conditions à mon tour. Si jamais tu me demandais de faire quelque chose allant à l’encontre des mes principes, même si tu ne les connais pas, bien que tu doives t’en douter, j’arrête tout. Aucun retour en arrière possible. Peu m’importe de te décevoir dans ce cas. »
Un nouveau sourire apparut sur son visage, mélangeant allègrement ironie et douceur.
« Si ceci te convient, voici ma question… Quel est ton nom ? »
[Désolé pour le temps de réponse -__-. J'avoue que j'ai eu un peu de mal^^'. J'espère que cela ne se ressent pas trop tout de même. En tout cas, j'aime toujours autant RP avec toi ^__^] | |
| | | Leroy Inner • Elève de 3ème Année [P]
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| Sujet: Re: L'émergence des souvenirs [Leroy] Ven 19 Sep - 20:06 | |
| Contemplations. Voilà ce que faisait patiemment le jeune homme. Il se sentait plus détendu que jamais. Il se sentait bien avec cet homme. Il avait l’impression qu’il ne cherchait pas à l’analyser, pas comme tant d’autres. Il s’amusait réellement, concrètement, différemment. Bien, sûr, il n’avait aucune confiance en lui, il était persuadé qu’un jour ou l’autre, cet homme agirait sur lui de son propre chef. Mais il se plaisait à s’amuser de cette manière si… particulière justement. Alors, attendant tout phrase, toute envie de lui répondre, il s’amusait à le regarder. Il laissait ses yeux diaphanes caresser négligemment le cou de l’inconnu. Un cou presque entièrement caché par des vêtements, mais légèrement dévoilé. Puis il regardait la longue chevelure. Elle était belle, paraissait soigneuse. Un sourire brillait en coin de la bouche de Leroy. Allez savoir pourquoi ! Une idée ? Un plaisir pervers ? Lui seul le savait, et encore…
Les principes… Quelles belles choses que celles là ! Une manière toute particulière de vivre. Mais tout de même, qu’on se sentait bien avec des principes ! Son père avait pour principe de ne pas manger de pain avec les pâtes. Ça, c’était un sacré principe. Leroy avait pour principe premier d’être ce qu’il voulait, et de ne pas tenir compte des diverses opinions des gens. Il voulait la sienne, pas celle des autres. Mais il était évident que la pseudo requête de cet homme qu’il ne connaissait pas n’était pas critiquable. Elle était même honorable. Quant à sa question… elle était pitoyable. Une question qui n’avait pas lieu d’être. Son nom, il aurait pu le lui demander n’importe quand, sans que cela puisse paraître hors limites. Mais bien évidemment, il tiendrait parole. Même si le jeu n’avait aucun piquant en ce sens là.
Il s’assit sur le sol, face à l’inconnu. Une petite parcelle préalablement dépoussiérée. Il souriait, plongeant son regard vide dans celui de cette étrange personne. Il aimait bien son regard. Quelque chose de bleu, de mystérieux et de très clair à la fois. Un sourire sans âme régnait en mettre sur ses lèvres. Il était beau sans être vrai. Le garçon était beau malgré sa réalité. L’inconnu était simplement là. Une prise de conscience étrange. Il murmura d’une voix très douce, très étrange, qui le rendait légèrement plus attirant encore :
« Une question perdue alors ? Dommage d’avoir utilisé quelque chose d’offert pour une information que vous ne pouviez qu’apprendre tôt ou tard… Mais bon, j’ai donné ma parole. Mon nom est Inner. Un petit plus, vous pouvez m’appeler par mon prénom. Leroy. »
Ce fuit dans ce qu’on pourrait appeler un sourire d’ange qu’il clôtura sa phrase. Un sourire d’ange… Mais qui faisait tout de même frissonner les moins crédules. Les anges n’ont pas une blancheur immaculée de noir dans l’âme. Tout le monde savait ça. D’ailleurs, on l’avait déjà souvent accusé d’être un envoyé du Démon. Une voyante, une fois, c’était retourné sur son passage. Elle l’avait attrapé par le bras, l’avait violemment fait pivoter et, le fixant droit dans les yeux, lui avait dit qu’il n’était pas réellement humain. Leroy lui avait fait un sourire de meurtrier et avait laissé ses canines grandir face à la voyante qui avait hurlé de détresse avant de partir comiquement. Quoiqu’il fût, cela ne le dérangeait pas le moins du monde, du moment que ça pouvait servir ses intérêts.
Contemplant avec vigueur les lèvres de l’inconnu, il songea soudain au pouvoir de celui-ci. Quelque chose lui fût soufflé à l’esprit, peut-être parce qu’il y avait déjà goûté. Le Professeur qui avait voulu qu’il rejoigne l’école, ce professeur là, avait tenté une manière fort peu adéquate. Il avait fait naître dans son esprit l’envie oppressante d’être en communauté mutante. Malheureusement pour lui, Leroy haïssait le brouhaha du monde plus encore que cette envie née dans son esprit. Il avait donc fixé avec une froideur particulièrement claire cet homme sans aucun respect et l’avait dissuadé de recommencer. De cette expérience, il venait de se souvenir de quelque chose de très important. Avec un petit sourire amusé, il dit délicatement et simplement à l’inconnu :
« Evidemment, vous n’utiliserez pas votre don pour faire en sorte que j’ai confiance en vous. Ce serait me manipuler et aller ainsi à l’encontre de notre… Jeu. Je veux une véritable confiance qui ai une raison d’être, pas une confiance inspirée. Vous me comprenez, n’est-ce pas ? »
Leroy disait ça avec une diplomatie et un calme qu’il possédait depuis toujours. Quelque chose qui lui allait vraiment bien. Cela le rendait tellement plus posé, plus adulte et mature. Il semblait pouvoir résister à une tempête. Rien n’était en mesure de le gêner réellement. La seule personne en ce monde qui pouvait lui poser problème n’était pas là. Ça faisait des années qu’elle n’était plus là. Il ne la reverrait probablement jamais. Alors, pas de soucis à se faire de se côté-ci, du moment qu’il gardait le secret, il aurait la paix. Il avait appris énormément de cette femme, il avait apprit le calme, la gentillesse, la force, la discipline. Il n’avait malheureusement pas tout appris. Si elle le voyait aujourd’hui, elle serait probablement anéantie. Il n’était pas ce qu’elle avait rêvé qu’il soit, sans aucun doute. Mais au fond, c’était peut-être de sa faute…
Leroy jouait encore avec ses dents. Quelque chose de stressant pour les autres, mais qu’il faisait pas réflexe. Elles claquaient les unes contres les autres. Il contemplait avec plaisir cette personne inconnue. Elle se présenterait quand bon lui semblerait. Il n’avait certes pas l’intention de le lui demander mais il accueillerait avec satisfaction la nouvelle. Il savait que ce n’était pas un professeur, et qu’il devait, par conséquent, être un membre du personnel. Mais quelle sorte de personnel ? Un surveillant ? Un homme de ménage ? Un infirmier ? Un gérant ? Aucune idée. Peu d’importance. Négligemment, il questionna cet homme qui l’intriguait tout en lui donnant satisfaction :
« Vous aimez porter des chemises colorées ? Personnellement, j’en suis incapable. Tout comme les cravates autre que de couleur noire. »
Il recommença à sonder le regard de l’homme, il semblait pourtant voir bien plus loin que dans ces yeux. Comme s’il y avait quelque chose de plus captivant encore, loin derrière eux. Quelque chose à venir. Des projets, le passé, ou simplement l’ambiance… Contemplations.
[J'ai eu du mal à te répondre moi aussi. C'est mutuel il faut croire. J'espère que ça te conviendra.] | |
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