Chambre une : Leroy + Sorame + Noa + 1 autre personne

Leroy rentra dans la chambre et déposa son sac à dos sur la tablette, au milieu de la chambre. Il entreprit d’extraire le peu de choses qui se trouvait à l’intérieur et de le ranger dans des placards. Cette chambre… Elle venait juste d’être refaite, tout comme les répartitions. Quatre lits, quatre colocataires. Lesquels seraient-ils ? Le gamin n’était pas vraiment sûr de vouloir connaître la réponse. Il avait la fâcheuse tendance d’être irrité par la présence des autres. Depuis le temps qu’il vivait seul…

Il contempla la tapisserie qui tirait sur un bleu verdâtre océan peu esthétique. Quant aux motifs sur la tapisserie, ils étaient réellement le fruit d’un mauvais goût. Les… choses imprimées n’étaient autres que des motifs tribaux. En général, ce genre de logo clanique n’était pas aussi dénué d’élégance. Ceux là avaient dût être réalisé et choisit, probablement dans ce sens d’ailleurs, par l’homme qui avait créé les objets les plus ringards au monde. Tout ça pour dire que même en se concentrant, il était difficilement possible d’arriver à reconnaître ce que ces gribouillages représentaient concrètement.

Le sol, quant à lui, n’avait pas tenté dans l’extravagance. Une moquette grise, sinon rien. Evidemment, la moquette n’était probablement pas le meilleur choix. Si elle permettait de se dénuder les pieds, elle conservait au sein même de ses mailles, des milliers de grains de poussières. C’était parfais pour se découvrir une allergie. Mieux encore, de la moquette dans une école de mutants. Il suffisait qu’un d’eux ait un problème, comme cela arrive malheureusement parfois, pour qu’elle prenne feu, par exemple. Si Leroy perdait du sang sur la moquette, la trace y resterait à jamais…

Au niveau du mobilier, rien d’extraordinaire, quatre lits de facture ordinaire, en bois. Les matelas paraissaient corrects. De plus, les lits étaient faits. Une tablette au centre de la pièce ferait l’affaire pour des moments d’écriture, ou même pour ceux qui désiraient faire un repas dans la chambre. A condition bien sûr de ne pas laisser tomber de miettes sur la moquette. Dieu que ça allait être palpitant de vivre ici. Il y avait même des toilettes… Youpi, ceux qui se lèveraient la nuit étaient sûrs de réveiller les autres en tirant la chasse. Une grande fenêtre fendait le mur, laissant apercevoir une magnifique vue sur le lac, et le parc. On voyait d’ici de magnifiques arbres en fleurs, des plantes d’une beauté rare, et des crétins qui pataugeaient dans l’eau. Quelle mentalité. Et, comble des combles, les rideaux de la fenêtre étaient à peu près corrects. De couleur jaune orangé, ils étaient suffisamment épais pour protéger de la lumière extérieure.

De toute évident, l’extracteur d’os était le premier arrivé, les trois autres ne tarderaient probablement pas. D’office, il choisit son lit, proche de la fenêtre. Il voulait pouvoir regarder par derrière le rideau si l’envie lui prenait. Il avait toujours aimé contempler l’extérieur. C’était son échappatoire au monde. De plus, il aurait une seconde sortie accessible si la porte ne lui faisait plus envie. Car oui, il était parfois agréable de passer par la fenêtre, non ?

Sa valise traînait déjà au milieu de la pièce. Il la souleva et la posa à côté de son lit avant de l’ouvrir. Il allait falloir qu’il range ses affaires, puisque ceci serait sa chambre définitive. A moins qu’ils fassent de nouveaux travaux… mais dans ce cas là, pitié, il fallait qu’ils s’adressent à quelqu’un qui avait un minimum de goût !

Un bout de papier humide et effilé à la main, Sorame dévalait les couloirs à toute allure. Pourquoi les couloirs étaient-ils si long ici ? Même s'il était dans l'institut depuis plusieurs mois, intérieurement il n'avait jamais réussit à s'adapter à la longueur etouffante que pouvait atteindre certains couloirs. De quoi développer une vraie phobie, je vous l'assure ! Et cette foutue habitude de mettre les gros numéros à l'entrée. Et cette foutue idée aussi, de lui refiler ce stupide bout de papier où il était indiqué ce seul chiffre, une barre verticale signifiant le numero premier de sa chambre. Et comme de fait, elle se retrouvait au fin fond du couloir. Comble de joie, le couloir n'était pas... vide. Des gens, des personnes stupides qui s'approchaient trop. Beaucoup trop. Il fallait les repousser ou les éviter. Même si quelques anciens se souvenaient de lui, il devait se coller contre le mur pour éviter la plupart des idiots qui ne connaissaient toujours pas la nature de cette fichue malédiction.

Humidifié par le stress de ses deux mains tremblantes, le papier se chiffonnait. Qu'avait-il voulu dire ? Encore ses mots se répétaient dans sa tête, sans cesse, d'une manière agaçante, à rendre fou. « Je suis désolé, mais cette année tu devras te faire plus sociable. Tu n'es pas radioactif et tu ne tueras personne si tu fais attention. » Qu'est-ce qu'il avait voulu dire ? Sociable ? Sorame l'était amplement, voir cent fois trop. Trop dangereux d'être sociable quand une malédiction nous tien. La seule pensée de frôler quelqu'un et de deviner le moindre de ses souvenir, de ses secret le fit frissonner. Pas un simple frisson de froid ou encore mal à l'aise, non. Le genre de frisson qui prend naissance aux rein et vous électrise la colonne vertébrale en entier. Le genre qui vous donne envie de vomir quelques secondes après tellement il était violent et horriblement désagréable. Et ce choc, qui se jette sur votre nuque avec la force d'un coup de poing psychologique, et qui continue de parcourir votre corps pour heurter vos tempes dans un silence opressant.

Enfin. Plus que quelques portes. 7, 6. 5, 4. 3, 2. Et enfin, elle est là. Se tient fermement sur le mur. Légèrement entre-ouverte ? Redressant sa valise à roues sur ses points de soutient, il posa un index effilé sur la porte qui n'était pas clanchée et la poussa dans un grincement mielleux, complètement effrayé d'y trouver quelqu'un, quelque chose d'humain. C'est alors qu'avant même de voir la personne qui s'y trouvait, ses yeux se heurtèrent sur les lits. Il n'en voyait que deux et une mince rangée les séparaient. En avait-il d'autre ?

Complètement horrifié, Sorame poussa complètement la porte qui se stoppa nette à quelques centimètres du mur sur lequel ses gonds reposaient bien vicés. Devant lui, quelqu'un. Une allure gracieuse mais un aura sombre. Des mouvements à première vue méchanique. Qui était-ce ? Un colocataire ?
Sorame ressera ses orteils dans ses souliers mal lassés. Il allait devoir vivre toute une année en compagnie de trois autres personnes. Trois... autres... personnes... Un haut le coeur vint lui titiller la poitrine.

Son coude s'accrocha à la poignée de sa valise qui était tendue et elle bascula, tombant dans un bruit sourd. Ça y est, il était repèré. Une envie de mourir. Une envie de s'enfuir avant d'être surpris. On le forçait à vivre en cohabitation avec trois autres personnes dans un endroit petit et clos. Trois autres personnes qui se disputerait sans doute les places, et qui finiraient un jour par trébucher et se retenir sur lui en touchant sa peau. Ou encore... Non, n'imaginons pas.

« Je suis désolé. C'est ma chambre et je te demanderais te sortir, pour ta propre survis. Et d'attendre avant, que j'entre. De ne pas trop t'approcher. Je vais m'arranger avec l'administration pour faire de cette pièce ma chambre à moi seul. »

Un peu paranoïaque, je vous l'accorde.

[ J'avais trop hâte. xD J'espère que c'est amplement suffisant et que tu trouveras de quoi répondre... --' ]

Sang. Le goût du sang dans la bouche. Aucune douleur par contre. Comment cela pouvait-il être possible ? Ah oui. Il avait oublié l’espace d’un instant qu’il était totalement insensible au niveau de la bouche. La douleur semblait se faire de plus en plus différente. Comme c’était étrange. Il rétracta sa canine et sentit un picotement lorsque les cellules de sa langue se régénérèrent. Si seulement ce n’était pas simplement lors de l’utilisation de son pouvoir, il pourrait se régénérer à l’infini. Mais sa particularité était loin d’être une simple métempsycose. Il était une arme de destruction. Il n’avait pas le pouvoir de vie mais celui de mort…

Pourquoi avait-il ce sang dans la bouche au juste ? Sa dent avait ripé, il avait sursauté. Pourquoi au juste ? Il avala le sang indiscipliné au goût ferreux légèrement sucré et se passa une main dans les cheveux. Contemplant la chemise blanche qu’il tenait dans les mains, il s’aperçut qu’elle était tachée de sang. Immédiatement, il passa ses doigts sur menton et sentit le liquide déjà froid. Quel abruti ! A force de jouer avec ses dents, quand quelque chose le faisait sursauter brusquement, tout en lui sursautait. Ses os y compris. Sa lèvre inférieure avait été fendue et elle n’était pas encore totalement reconstruite. Fendue en deux, subitement. Il maugréa pour lui-même.

Il se souvenait de ce qui l’avait surpris. Le bruit sec de quelque chose qui tombait. Probablement un de ses colocataires qui avait échappé ou jeter ses affaires. Apathique au possible, Leroy ne supportait pas les bruits tels que ceux-ci. Il déposa sa chemise sur un meuble et rangea celles de la pile qui avaient été épargnées. Il ne s’était toujours pas retourné que l’arrivant avait déjà prit la parole. Ce qu’il disait était tout, sauf intéressant. Entre menace et orgueil. Probablement fondé puisque sa voix n’était pas particulièrement sûre. Encore eût il fallut que Leroy s’enquièrent de ce genre de détail. Malheureusement, il se contrefichait de ce qu’un inconnu pouvait lui dire…

Il termina de ranger les vêtements qu’il tenait entre les mains dans le placard, prenant le temps nécessaire à ce que tout soit parfaitement mit. Rappelons ici que Leroy était loin d’être maniaque, il était bien pire. Vivant anciennement dans une immense maison blanche et quasiment vide, il ne supportait pas la moindre saleté. Hormis le sang peut-être. Mais là, il n’avait jamais bien eu le choix, puisque son pouvoir était salissant. Se passant une main dans les cheveux, il se retourna.

L’intrus avait une coiffe des plus particulières. N’étaient-ce que les couleurs qu’elle mélangeait. Un rouge et un jaune qui virait orange… voire orangeâtre au milieu. Certes, Leroy n’était pas clément sur ce point là. L’originalité devait avoir ses limites. Il n’avait plus qu’à espérer que le garçon saurait s’arrêter sur cette couleur. Ou alors qu’il en changeât pour quelque chose de plus sombre, plus neutre. Il faisait plus jeune que lui dans le maintient, mais il ne devait probablement pas l’être de beaucoup. Ses yeux étaient remarquables, un violet d’une noirceur assez impressionnante. Elle contrastait à merveille avec ce que dégageait le jeune homme. Il traînait avec lui une aura de fatalité et de bonté. Comme s’il subissait autant qu’il faisait subir. Quelque chose d’assez… amusant. L’extracteur d’os nota surtout qu’il semblait être son opposé le plus probable. L’un les cheveux colorés, l’autre un noir surnaturel. L’un des yeux noirs pailletés de rayons violets, l’autre des iris diaphanes teintés de marron.

Celui qui possédait les derniers yeux cités s’approcha de l’autre dangereusement. Il se stoppa net face à un miroir et piocha dans sa poche un mouchoir blanc. Il s’essuya le menton pour enlever le sang qui le souillait. Il n’avait pas très envie de parler, c’était évident. Pourtant, il se préparait à le faire. Lentement, certes, mais sûrement. Il allait donner quelque mot. Il essayait de paraître le moins cynique possible. Autant dire qu’il faisait des efforts ! Mais il n’y croyait pas vraiment. Il grimaça en constatant dans le miroir que ce qu’il portait sur lui était aussi tâché. Il allait donc commencer par ça. Il souffla à l’intrus ces quelques mots :

« Votre entrée quelque peu bruyante m’a fait sursauté. Du coup, j’ai ripé. J’espère ne pas gêner une pudeur mal placée en changeant de chemise. »

Quiconque connaissait de loin, même de très loin, le garçon, savait que ceci était une preuve de gentillesse. Il n’y avait là aucune manipulation, aucune méchanceté. Aucun projet même ! Chose rare. Leroy n’était même pas malade ! Il retourna près de son lit où une chemise toute aussi blanche que celle dont il était vêtu – bien que celle de rechange possédât quelques boutons fantaisistes variant entre le bleu et le noir d’un ciel étoilé – et déboutonna celle souillée. Ses doigts frôlèrent la cicatrice qu’il avait sur le flanc gauche. Il aimait ce contact si étrange. Cette cicatrice… La seule qu’il lui restât d’une époque de sa vie dont tout le monde ignorait tout. Il se sentait paisible. Il entreprit de se vêtir de l’autre et daigna enfin répondre à l’autre. Sa voix métallique paraissait mauvaise, mais c’était la plus neutre qu’il possédât :

« Croyez-moi, je suis tout autant frustré d’être irrévérencieux envers un inconnu, mais je n’accéderait point à votre requête. Je me doute que ce n’est pas par plaisir que vous désirez prendre des pincettes. Devant votre apparent désir de ne pas être heurté, j’en déduis que votre pouvoir se manifeste au touché. La chambre doit vous paraître étroite, dans de telles conditions, cependant, je ne peux qu’espérez que vous me croirez au sujet de son étendue. Je ne sais pas si l’on vous a mit au courant, mais ils ne font pas les chambres au hasard. J’avais moi-même espéré une chambre unique. »

Et il se souvenait bien de la réponse. S’il étalait un de ses colocataires, ils se chargeraient de l’abattre. Des arguments fort convaincants, il fallait bien en convenir. Mais l’idée de cohabiter était assez… étrange. Il ne supportait pas le bruit, ni les bavardages inutiles. Mais il faisait son possible pour être correct. Il n’y connaissait rien, lui, à ce genre de choses. Il avait vécu pendant de longues années seul. Comme si d’autres personnes pouvaient lui apporter quoi que ce fût ! Il rajouta, sans trop savoir pourquoi, d’un ton beaucoup plus cynique qui était le plus vrai qu’il détenait :

« J’espère que l’emploi du vouvoiement ne vous choque pas trop. Je n’ai pas pour habitude d’être familier avec des gens que je ne connais pas. »



[C'était très bien. J'espère que Leroy ne fait pas trop... antipathique >_<]

[ Oh regarde, les martiens ont pris ce post !! ]

[ Ah si, il l'est. Et juste assez, crois-moi. ]

Je suis condamné à mort.
Si je reste ici, si je m'installe dans cette chambre, je me condamne à souffrir, et je condamne les autres. Je sais, c'est inmanquable, je vais les tuer et je porterai ce deuil toute ma vie. Et leurs songes, leurs questions, leurs mots et leurs voix, je les entenderai pour toujours, dans ma tête ; je serai le seul à les entendre. J'allais devoir vivre, comme si de rien était, avec eux dans la chambre numéro un ; mais ils seront tous inconscient, tous trop curieux de voir ce que ça faisait de froler ma peau. Ils seront mort de l'intérieur, vivant de l'extérieur, des morts-vivant dont l'âme viendra se réfugier au creux de ma tête, dans mes tempes, là, se loger ici. Et ils parleront, il crieront, et il aboirons, hurlerons à me rendre fou, plus fou que je peux l'être à cet instant, avec déjà deux victimes. Oui, je les entend, Thomas, qui me répète sans cesse que ce n'était qu'un accident et l'autre, le policier qui m'a agrippé le poignet lorsque je courrait. Si je meurs, reviennent-ils à eux ?

Je suis condamné à mort par une personne qui semble morte. Je ne connais même pas son nom ; j'ai honte d'avoir osé le tutoyer. Et il me le fait savoir, j'ai sauté une étape mais qu'est-ce que j'y connais moi ? L'amitié ? Tien, je devrais écrire un livre. « Je n'ai pas besoin d'amis. » Il saigne. Mon sang se glace instantanément. Je suis devant un vampire, un vampire au teint cireux, à la peau blanche et aux vêtements trop propres qui me rappellent ceux qu'on voit dans les films.

Je deviens fou, je crois. Ou est-ce peut-être seulement... Non, je deviens fou, ou je le suis déjà, c'est tout. Rien d'autre ne pourrait me faire agir de la sorte. Je suis entré, même si devant moi se dressait un vampire qui venait de s'abreuver. Sa chemise était souillée de petites goutelettes pourpre et je me souvient du goût que pouvait avoir le sang. Un goût que je n'avais presque jamais connu mais qui laissa, en voyant des traces sur son menton fin, un arrière gout de fer étrangement descriptible. Je me tenais devant un vampire et j'avais plus peur de l'aura qu'il dégageait que de ses crocs qui devaient se cacher sous ses lèvres. Je tirai ma valise sur roues derrière moi et m'avançai vers le centre de la pièce en gardant tout de même une bonne distance entre lui et moi. Je fixais le sol pour ne pas avoir l'air trop... comment dire... avide des hommes ? Oui, longtemps que je n'avais pas toucher la peau délicate d'un autre corps, longtemps, des lunes et des mois que je n'avais pas sentis de prêt les effluves que pouvait dégager les cheveux propres d'une personnes aimée ou simplement l'odeur en générale. Je n'avais pas envie que déjà on découvre mona ttirance pour les hommes et c'est avec cette idées en tête que je baissai les yeux pour ne pas le voir changer de chemise. Croyez-vous vraiment qu'établir directement une relation en criant haut et fort son homosexualité, croyez-vous sérieusement que les gens vous acceptent ? Croyez-vous qu'après ils vous apportent de l'importance, ou encore de la sympathie. C'est pire que la lèpre et croyez-moi, pour quelqu'un qui vie avec une malédiction, je m'y connais. Oui, moi je peux en témoigner, mais pas vous, non, pas vous. Vous êtes trop facile, tout est trop facile pour vous. Vos gueule, je parle.

Silence, je tue.
Je levai enfin le tête pour voir s'il avait terminé que je puisse enfin observer cet aura noir qui l'entoure. Je vous jure, croyez-moi si vous le voulez, on la dirait palpable. Une brume noir qui ne laisse pas de trainée lorsqu'il se déplace, elle lui colle à la peau comme un vêtement fin mouillé mais au contraire d'un tissu collant et désagréable lui ne s'en plaind pas.
Dommage, moi qui croyait être épargné de voir une parcelle de peau, je tombe au moment ou il abaisse et étire sa chmise d'un blanc immaculé. Et je perçois sa peau blanche que quelques secondes, j'aimerais la toucher. Je ne peux pas. Je mordrais bien sa peau, son cou mais je lui volerais son rôle ; c'est lui le vampire, pas moi. À peine avait-il terminé d'articuler d'une manière trop parfaite sa phrase hautaine, à peine, je vous le jure, que quelques secondes, la porte se referme et une autre personne entre. Elle ignore qui je suis et je deviens encore plus nerveux. je me colle contre le mur, dos bien plat et valise devant mes pieds comme pour créer une barrière. Et ile ne reste plus qu'une personne. Il ne reste qu'une victime et je les tuerais tous. Je pourrais être tranquille et je noierai ces voix dans l'alcool fort, je les noirai. Silence, je tue.

Lui aussi, étrange. Beau trio, non ? Je n'ose toujours pas ouvrir la bouche, j'ai l'air tellement idiot. Alors je fais ce que je fais toujours pour me faire oublier. Je m'accroupis, ouvre la valise dans un bruit familier de fermeture éclaire et je sors deux livres reliés d'un fils d'or. Beaudelaire, les fleurs du mal -à lire seulement si vous êtes gai parce qu'en autre temps, de la depression viendrait rapidement l'envie d'en finir avec ce calvaire. Un magnifique livre pour ce que j'en ai lu et pour ce qui, je crois, reste à lire. Le second : les misérables de Victor Hugo. D'ailleurs, j'ai déjà l'impression qu'on m'a oublié et c'est le pouce contre les lèvres, les dents rongeant mon anneau de bois au doigt que je me plonge dans mon livre. Lequel ? En quoi est-ce que cela vous regarde ? Je fais ce que je veux, je lis ce que je veux, point barre.
Dire qu'encore, la pièce était déjà beaucoup trop petite pour deux personnes. Je vais devenir fou, ça y est. Trop de monde, trois, c'est trop.

« J'ai envie de mourir... »

Pardon. Je suis trop absorbé par ma lecture que je lis les passages qui représente ma situation à haute voix. Et dans le livre, comble du bonheur, de l'amour et des ébats sexuels. Je vais devenir fou, si je le suis pas déjà. J'ose lever les yeux ? Je le fais, d'une manière détachée subtille. J'ai à peine lu deux lignes et je suis accroupis depuis deux secondes. Le temps passe lentement et je range mon livre. Décidément. J'ai tellement l'air dérangé, je suis fou, j'y peux rien.

« Je veux dormir dans un lit éloigné. Vous bougerez les structure pour les éloigner du mien ou je vous tue. »

Pour strictement aucune raison, Sorame s'était relevé. Et en attendant une réponse, il réfléchissait à la prochaine couleur de cheveux qu'il pourrait avoir. Peut-être noir et blond ?

[ Il m'arrive d'écrire à la première personne mais j'espère que ça ne gêne pas trop. ]

[ Nan, le service est indisponible, revient dans 146514 ans s'il te plait ]

Quel spectacle. Trois gamins tous aussi stupides dans une chambre. La présomption d’être le plus malheureux, le plus fataliste de tous. Cette involontaire notion de supériorité quoi qu’il advienne. Non, vraiment, c’était très amusant. Surtout depuis que le troisième était arrivé. Foutant un froid pas possible sur l’atmosphère déjà tendu. Enfin, restons à notre place. La suite risquait d’être fort appréciable…

Leroy avait regardé longuement le nouvel arrivant. Il l’avait directement détecté. Une aura différente. Un air si nonchalant dans les yeux. Rien de spectaculaire, mais quelque chose de vrai, de mûr. La première pensée qui lui vint à l’esprit, c’est que l’ambiance risquait d’être glaciale assez souvent. Entre l’abruti qui avait peur de toucher qui que ce fût et le lycanthrope antipathique nouvellement arrivé. Un lycanthrope… Cette chambre devait être une salle de catch, ou quelque chose comme ça. Un loup-garou, un être qui faisait mal au toucher et un extracteur d’os. Y aurait-il un quatrième logeur, ou le massacre s’arrêterait-il là ?

Celui aux cheveux aussi sombre que son aura s’amusait assez. Il aimait les situations à la limite du catastrophiques, et ses sens étaient en alertes. Il avait parfaitement remarqué la gêne de l’original lorsqu’il avait changé de chemise. Quel était l’indicateur le plus flagrant d’un apparent embarra ? Probablement lorsqu’on détournait le regard assez longtemps pour montrer qu’on tentait de ne pas voir. Leroy s’était mordillé la lèvre dans l’espoir de ressentir quelque chose qui masquerait son excitation. Il aimait tellement qu’on soit embarrassé devant un corps masculin… Tout ça montrait immanquablement une ouverture, une chance. Quoique, si un contact trop osé risquait de lui laisser des séquelles, il préférait d’abord s’amuser avec lui, d’une autre manière…

Van Knochen avait ce sourire plus qu’effrayant qu’il ne contrôlait pas lorsque quelque chose lui plaisait. Une ambiance pesante, avec un original pas des moindres. Autant le lycanthrope restait discret, autant le chevelu se faisait remarqué par sa singularité. Tous les sens du plus psychopathe des trois étaient réveillés, et il ne put qu’entendre l’appel à la mort de l’intrus. Son sourire se fit un peu plus intense encore. Si tel était son désir… Il apprécia sans doute beaucoup moins la suite des paroles de cet abruti qui sortait deux livres pour trente secondes. Très sincèrement, un tel comportement était des plus laid. Aucun tact, aucune beauté. C’était terriblement ennuyeux. Alors l’envie de répondre se fit beaucoup plus faible, plus fade. Il chercha quelque chose de plus intéressant dans la pièce. Oui, quelque chose de plus attrayant.

Le regard diaphane se posa sur le dernier arrivé. La première chose qu’il distingua, ce fut ce regard qui semblait suivre le moindre de ses mouvements. Quelle banalité. On aurait dit un imbécile de plus persuadé qu’il était réellement la putain qu’il donnait l’impression d’être. Au fond, ça lui aurait plût. Mais il était bien différent de cela. Il n’appréciait pas ces regards indiscrets, impolis. Mais ce qu’il appréciait beaucoup plus, c’était cette aura qui tanguait. Comme une lutte entre deux extrêmes. Les traits flous de cet homme, comme si ses expressions faciales ne faisaient que changer à chaque seconde. Etait-ce le désir, ou autre chose ? Il ‘l’ignorait, et s’en fichait. Mais, pour la première fois, le lycanthrope bougea. Il s’était approché de l’original pour lui faire une proposition autant amusante que choquante. Un rictus s’empara des lèvres du tueur.

Tranquillement, de sa voix la plus particulière, dans le seul but de viser ce loup qui se résistait, il répondit à celui qui avait de cheveux indécents :

« Si je devait craindre l’un de vous deux, je craindrais le lycanthrope excité plutôt qu’un original qui a peur d’utiliser son pouvoir. Mais je remarque que la direction a fait du zèle. Trois bêtes de foire dans une chambre, laissez-moi rire. »

Et il rit. Pas un rire de joie, pas un rire vrai. Plutôt un rire sinistre qui collait à ce qui émanait de lui, et qui contrastait merveilleusement à son physique si parfait. Là était le réel dément, le démon qui sommeillait en lui. Peu de monde appréciait ce rire grinçant et moqueur. Il n’était là que pour montrer que cet être n’était pas réellement humain. Que son isolement avait fait de lui une créature bien plus égoïste que la normale. Il n’aimait rien ni personne. Il était un être dont la seule éducation avait été faite dans les livres. Il ne riait pas, il grinçait, même si ça ne s’entendait pas. Il n’était que le contraste de lui-même.

Il avait recommencé à jouer avec ses dents. L’une grandissant après l’autre. Son jeu était juste d’éviter sa langue. Comme d’habitude. Et quand il se ratait, il se délectait de son propre sang. Une mauvaise habitude qu’il avait prise. Mais qu’il ne désirait pas particulièrement perdre. Il aimait son pouvoir maintenant. Après l’avoir tant haït, il ne concevait plus la vie sans lui. Il était gravé dans son ADN. Il l’avait rendu puissant. Et depuis qu’il devenait peu à peu insensible à la douleur, il se sentait chaque jour un peu plus fort. Il devenait chaque jour un peu plus mauvais… Il s’était approché des autres, l’air plus innocent que jamais. Il se pencha à l’oreille du plus craintif – car ceux qui ont peur de leur pouvoir sont craintifs, non ? – et susurra à son oreille :

« Conclusion, si vous voulez déplacer les meubles, utilisez vos membres. Bien sûr, ne touchez pas à mes affaires, et ne bloquez pas les tiroirs. »

Cynisme ? Non, le cynisme était l’envie mordante de lui donner une paire de moufles pour qu’il arrête d’avoir peur d’effleurer quelqu’un. D’ailleurs, les lèvres de Leroy avaient presque effleurées les oreilles de l’orignal. Mais il n’était pas assez stupide pour s’y risquer. Il ne voulait pas prendre de risque. Chaque danger était réel. Il le savait. Il ne négligeait rien ni personne, tout en sachant qu’il pouvait se défendre mieux que personne. Se retournant vers celui qui avait un don de transformation, ou une malédiction, il lui fit un clin d’œil qui ovulait en dire long sur ce qu’il avait compris. Leroy aimait les mises en scènes, et il avait bien l’intention d’entraîner un, voire deux, de ses camarades dedans…


[tu m'as forcé à réécrire la moitié de mon post Noa >_< T'abuses ! Mais je te pardonne car je suis trop bon !]

[ Disparitioooooooooooon <3 ]

[ Effacé ]