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| Equilibre précaire ( Libre ) | |
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Alister Swon • Elève de 4ème Année [P]
Nombre de messages : 15 Surnom : Liloo Humeur : Absente Musique : Noir désir - Le vent l'emportera Orientation : Bisexuelle Jeux +16 : Oui Date d'inscription : 21/09/2008
Dossier ° Scolaire Pseudonyme: Liloo Evolution Point: (50/500) Dons & Capacités:
| Sujet: Equilibre précaire ( Libre ) Lun 22 Sep - 21:04 | |
| Il n'y avait rien de plus effrayant qu'une confrontation avec les fantômes du passé, ces choses que l'on croit oublié pour toujours et verrouillé dans une partie du coeur bien trop profonde pour revenir à la surface. Ces souvenirs enfouis pour toujours, que l'on essaye de rejeter tout en sachant qu'ils ont laissé des traces qui, elles, ne disparaîtront jamais. Alors, une fois que l'on se dit que ça y est, il ne reste plus rien, quelque chose vient tout briser. Un mauvais rêve, tout ce qu'il y a de plus réaliste, quelques minutes qui paraissent une éternité. Vous savez, ces rêves où l'on se trouve tout d'abord au bord d'un gouffre, et l'on ne se rend compte que trop tard que l'on a basculé dans le vide, que la chute commence, que le fond n'est peut-être plus très loin. Après, tout dépend de la personne qui dort. Certains voient des araignées, d'autres des cadavres. Un visage ensanglanté surgit au milieu de tout ce néant. Et tu as beau hurlé, ta mère ne revient pas pour autant à la vie. Tu l'as tué, c'est de ta faute si elle est morte. Tu essayes de te persuader du contraire mais au fond de toi la réalité s'impose. Monstre... Voilà ce que tu es.
« NON ! »
Ruisselante de sueur, Alister se réveilla en sursaut. Un cauchemar. Le corps agité de soubresauts convulsifs, la jeune fille se mit à gémir. Elle était seule dans la pièce sombre. La chambre ressemblait un peu à celle qu'elle possédait chez elle. Mis à part un lit, un bureau, un armoire et quelques affaires, elle était totalement vide. Étant considérée comme différente et trop fragile psychologiquement pour vivre avec d'autres personnes, le directeur avait consenti à lui donner une chambre individuelle. Une nouvelle fois écartée des autres, la jeune fille ne s'était pas fait beaucoup d'amis, pour ne pas dire aucun. Seule, invisible, elle n'allait pas vers les autres et restait bien souvent muette lorsqu'on tentait d'engager une conversation. La seule chose qu'elle avait réussi dans sa vie, c'était les études. Sensible et facilement impressionnable, la demoiselle supportait de moins en moins les cauchemars. Surtout lorsqu'il s'agissait de souvenirs refaisant surface. Le corps de sa mère mutilé, et son visage lacéré de coups de couteau. Par sa faute. Pouvait-on vivre avec un tel poids sur la conscience ? Son combat contre la maladie était aussi une véritable épreuve quotidienne. Elle tentait de continuer à vivre normalement et d'oublier que, dans quelques années, elle serait réduite au stade de légume, incapable de bouger le petit doigt, ni même d'ouvrir la bouche. Cette horrible maladie la terrifiait. Ce n'était pas tant de voir son corps ne plus obéir à ses demandes qui l'effrayait, mais plutôt de devoir vivre vingt, trente ou même quarante ans dans cet état. Le temps devait paraître terriblement long lorsque l'on ne pouvait que vivre dans sa tête. Il lui fallait se doucher, s'habiller sans l'aide de personne. Pour l'instant, tout cela lui était possible. Mais pour combien de temps encore... ? La dégénéréscence cérébulleuse l'empêcherait bientôt d'exécuter ces gestes simples de la vie quotidienne. Cette maladie incurable ne touchait que très peu de personnes, mais elle ne pardonnait jamais. Déjà Alister commençait à voir que les troubles se manifestaient. Elle avait de plus en plus de mal à coordonner ses gestes. Elle tombait plus souvent, mais ne mettait plus ses mains pour se protéger. Son état se dégradait, et elle ne pouvait rien y faire... A part regarder son corps partir en lambeaux alors que son âme, elle restait intacte.
Fatiguée par cette vie qui ne la menait nulle part, la jeune fille enfila sa robe noire qui lui donnait des allures de petite princesse, prit son violon et se dirigea vers la porte. Sans prendre la peine de l'ouvrir, elle ferma les yeux et passa au travers. N'importe qui aurait été surpris qu'une fille tout ce qu'il y a de plus banal puisse passer à travers les portes. Ici, elle était considérée comme quelqu'un de normal. On ne s'étonnait qu'à peine en la voyant sortir des murs. Ce pouvoir lui était d'ailleurs bien pratique pour se cacher. Ce qu'elle aimait un peu moins, c'était passer au travers d'un humains. Car, lorsqu'elle pénétrait dans les corps de ceux-ci, elle pouvait en voir l'intérieur. A présent, Alister prenait l'habitude de fermer les yeux lorsqu'elle traversait les êtres vivants. Aujourd'hui, elle avait décidé de sécher les cours une nouvelle fois. De toute façon, son intelligence étant nettement supérieure à celles des autres élèves, elle pouvait se permettre ce plaisir. Animées par une envie soudaine, ses jambes la menèrent devant le lac. La surface lisse de ce dernier attira son regard. Bien qu'il ne fut pas très profond, l'eau, elle, était d'un bleu tellement foncé que l'on aurait pu penser qu'il n'y avait pas de fond. S'approchant prudemment du bord, la demoiselle sortit son instrument de l'étui et le prit délicatement. Après avoir posé le manche sur son épaule, elle commença à en jouer. Une véritable symphonie résonna alors dans tout le parc. N'ayant croisé personne jusqu'à présent, Alister se permit quelque chose qu'elle ne faisait que très rarement : Elle commença à chanter et sa voix, divine et cristalline, semblable à l'idée qu'on se fait de celle d'un ange, s'éleva dans les airs, s'accordant parfaitement avec la litanie du violon. Le puissant requiem, beau à fendre les coeurs les plus durs, semblait ne jamais prendre fin. Immortel, infini. Au-delà de la vie et de la mort. Métaphysique. Enfin, lorsqu'elle sentit que ses cordes vocales allaient la lâcher tout comme l'avait fait son bras la dernière fois qu'elle avait cherché à saisir la bouteille de shampoing, elle se tut. Quelques secondes plus tard, la mélodie produite par le violon cessa elle aussi.
Épuisée, la jeune fille ne put rester debout plus longtemps et entreprit de s'asseoir dans l'herbe encore mouillée par la rosée du matin. Alister regarda sa montre. Cela faisait maintenant quarante-six minutes qu'elle jouait. La dernière fois, elle avait tenu seulement trente-trois minutes. Était-ce le signe d'une improbable guérison ? Elle eut un sourire triste en pensant que cela était tout simplement impossible. C'était juste un « coup de chance ». Ses cheveux ondulaient lentement, semblaient jouer avec le souffle du vent comme un chat joue avec les pelotes de laine. Fermant les yeux, la délicieuse poupée laissa son esprit vagabonder, écoutant avec un calme surprenant les remous du lac. | |
| | | Gregory Simon • Elève de 2ème Année [En]
Nombre de messages : 43 Musique : Fidelity - Regina Spektor Orientation : Bisexuel Jeux +16 : Oui Date d'inscription : 07/09/2008
Dossier ° Scolaire Pseudonyme: Mederi Evolution Point: (165/500) Dons & Capacités:
| Sujet: Re: Equilibre précaire ( Libre ) Mar 23 Sep - 21:38 | |
| Cette nuit-là Greg n'avait pas réussi à très bien dormir . Il avait été envahi par d'épais cauchemars , en gros ce qu'il déteste au plus haut point . Ça l'avait torturé toute la nuit . Une nuit à se tortiller , à suer et à attendre qu'enfin Morphée vienne le prendre dans ses bras . Si dormir était une chose que Gregory aimait tout particulièrement , ne pas le faire était la chose la plus horripilante qui soit . Dormir devait le seul moment ou Greg pouvait permettre à son esprit de s'échapper et de profiter enfin de ce qu'on appelle "le monde des rêves" . Un endroit ou tout , absolument tout , lui était permis . Un endroit où il pouvait enfin vivre et oublier . Surtout oublier ... Ce qu'il n'avait pas réussi à faire le hanter toujours , et encore plus ses temps-ci . Après tout c'était normal ! A force d'entendre parler de son pouvoir il ne pouvait cesser de penser qu'il avait échoué là où d'autre auraient peut-être réussi . Enfin bref , après des heures à tournicoter en rond dans son lit il décida qu'il fallait sortir . Prendre l'air , se changer les idées . Il décida donc de se laisser guider par ses pas ...
Marcher , encore marcher ... On dirait même plutôt errer . Greg avait pris cette fois un pull , les nuits étaient froides et les matins l'étaient également . Il en avait le fâcheux souvenir de la veille . Il était donc sorti , encore le matin . Il devait aimer se promener le matin sans vraiment s'en rendre compte . Ses pas le guider peu à peu vers ce qui ressemblait au parc . Encore ?! Il était déjà venu là hier et pourtant il revenait . Le parc , ses fleurs , ses arbres et surtout son odeur du rosée du matin . Tout tendait à lui rappelait la Bretagne , son monde . L'endroit où il avait vécu durant dix-sept longues et périlleuses années . Comment tout ce qui était en face de lui pouvait-il être réel ? Tout semblait être encore qu'un rêve . Et peut-être même que s'en était un , rien ne permettait à Greg de croire ce qu'il voyait . Et s'il était dans le comas ? A tous les coups son imagination avait créée un monde où tout serait possible . Mais le jeune homme se sentit obliger de chasser cette terrifiante pensée . Non , c'était bien réel . Il le savait .
En marchant toujours près du lac il entendit une douce mélodie . Claire , cristalline , magnifique . Comment un tel son pouvait-il exister ? Qui possédait une telle voix ? On aurait presque cru être dans un songe . Un peu de brume et on y verrait que du feu ... Greg fut porté par ce son , il était curieux et voulait découvrir la personne qui le produisait . Il s'approcha donc doucement de ce requiem ... Il était si triste , si mélancolique que le guérisseur ne put cacher son émotion . Quand il arriva enfin près du lac il aperçut une jeune fille qui se tenait debout . Elle avait de long cheveux et une robe noire , c'est tout ce que Greg pouvait apercevoir d'ailleurs . Elle tenait un violon et chanter , c'était donc elle la fameuse personne . Elle était la debout depuis plusieurs minutes et Gregory , silencieux , écouter cette douce chanson . Il était subjugué . Il ne pouvait plus produire un seul tant la musique était puissant . Cette jeune fille avait un talent inné pour le violon et le chant . Puis elle se tut et le violon cessa . Que lui c'était-il passé pour qu'elle arrête ? Elle s'assit dans l'herbe encore mouillée . Après quelques minutes d'hésitation Greg s'approcha d'elle , s'assit à ses côtés et vint lui dire
"Dommage que tu te sois arrêtée , c'était vraiment sublime ... "
Sa voix était elle aussi mélancolique , elle suivait l'ambiance de la scène ... Il regardait encore en face de lui avec un regard vide . Il semblait ailleurs , comme transporté dans un autre monde .
{HJ ; Désolé pour les fautes qui doivent se trouver partout XD}
Dernière édition par Gregory Simon le Ven 24 Oct - 21:23, édité 1 fois | |
| | | Alister Swon • Elève de 4ème Année [P]
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Dossier ° Scolaire Pseudonyme: Liloo Evolution Point: (50/500) Dons & Capacités:
| Sujet: Re: Equilibre précaire ( Libre ) Mer 24 Sep - 1:04 | |
| Sous le nom de Terre, il n'y avait qu'un seul monde. Mais dans ce monde, il existait en fait deux univers. Le premier était habité par une masse informe, une masse de gens qui allaient et venaient sans regarder ni les autres ni les nuages. La seule chose qu'ils pouvaient distinguer, c'était leur propre nombril. Ces gens-là n'avaient pas de nom ni de visage, mais ils possédaient des billets, et ces petits bouts de papiers leur ont toujours apporté le bonheur. Bien évidemment, ce n'était pas un véritable bonheur. Seulement une illusion d'optique. Mais ces gens étaient tellement aveugles qu'ils n'avaient jamais convoité autre chose que cela. Parallèlement à ce monde d'idiots finis et de déchets humains, il existait un tout autre monde. La masse ne sachant pas que l'on ne pouvait nommer l'innommable, il décidèrent que cet univers s'appellerait l'imagination. L'imagination, c'était cette chose immatérielle, cette terre pleine de secrets qu'arpentent les artistes à chaque heure du jour et de la nuit. La masse a toujours eu peur de l'imagination, de ce monde où nos créations deviennent réalité et où nos plus beaux fantasmes prennent vie. Les gens n'aiment pas ce qu'ils ne peuvent nommer. Mais comme le disait si bien Juliette dans la pièce de Shakespeare : « Qu'y a-t-il dans un nom ? Ce que nous appelons une rose, par n'importe quel autre nom sentirait aussi bon ». L'imagination est bien plus qu'un mot de onze lettres. L'imagination, c'est une bouffée d'air dans un monde où il n'y a plus d'espoir.
Alister se laissait donc aller, profitant tranquillement de ce petit moment de silence. Elle s'était assise dans l'herbe, son violon posé sur ses jambes, l'étui calé devant ses pieds, elle entrait dans un monde de secrets qui n'appartenait qu'à elle. Une terre isolée, seule chose que ni les humains, ni les mutants ne pouvaient pénétrer. C'était de son imagination qu'était née la mélodie qu'elle venait de terminer. Ce requiem avait été écrit et interprété par elle-même, et joué pour la première fois lors de l'enterrement de sa mère. Une litanie lourde de regrets, dénuées de paroles mais composées de sons déchirants, comme un grand SOS lancé dans les airs. Une tentative de rappeler les morts à la vie. Vaine. Par une heure si avancée, la demoiselle pensait qu'elle serait la seule à se trouver dans le parc. L'apparition d'une tête inconnue à ses côtés fut donc une surprise qu'elle n'attendait pas. Après un léger temps de réaction, la jeune fille poussa un petit cri de terreur. Complètement paniquée à l'idée d'avoir été écoutée, elle oublia de « contenir » son pouvoir. Lequel se déversa dans tout son corps comme une immense onde de choc. Le manche du violon traversa subitement les jambes d'Alister, pendant que l'étui tombait brusquement à l'endroit où se trouvait ses pieds. Le choc passé, elle réussit grâce à un petit tour de « magie » ( qu'un professeur de l'établissement lui avait appris dans le but de l'aider à maîtriser son don de passe-muraille ) à reprendre son violon et l'étui avec la main tout en laissant sa jambe dans l'état actuel ( en gros, elle passe sa main dans sa jambe afin de récupérer le violon XD ).
Rouge de honte, totalement désemparée, la jeune fille ne pensa même plus à fuir tant la situation la laissait perplexe. Elle tenta de parler mais ses relations avec les autres ayant toujours été inexistantes, elle ne savait ce qu'il fallait dire pour ne pas passer pour une imbécile. Même si, d'après elle, le mal était déjà fait, il ne fallait pas aggraver la situation. Elle ouvrit la bouche mais aucun son n'en sortit. Sa gorge était sèche, et parler lui devenait difficile. Notamment lorsqu'elle avait chanté plus d'une demi heure il y avait de cela quelques minutes. Après une minute de silence qui lui parut interminable, elle arriva à bégayer une petite phrase.
« Merci... Je suis très heureuse que tu l'aies appréciée. »
C'était la toute première fois que quelqu'un d'autre que son professeur de violon lui disait que c'était vraiment sublime. Elle observa l'inconnu qui lui faisait face. Malgré le fait qu'il soit plus grand qu'elle, il devait être un peu plus jeune. Outre ses cheveux blonds, ce qui attira son regard furent les yeux du jeune homme. D'un bleu étrange, où l'on distinguait un vert discret, ils étaient semblables à ces objets dont on se sert pour hypnotiser les gens. Complètement absorbée par la contemplation de ces deux iris, Alister oublia presque qu'il y avait quelqu'un qui la fixait avec autant d'intensité qu'elle venait de le faire. Sentant son souffle se couper, elle comprit qu'elle n'arriverait jamais à avoir une conversation normale avec une autre personne. Elle voulut s'en aller, avança la main vers son violon et la ferma lorsqu'elle fut sûre que le manche se trouvait bien là. La seule chose qu'elle rencontra fut le vide.
« Oh... »
Un petit mot, qui n'en était même pas un d'ailleurs, mais qui exprimait tout de même sa déception. Quelqu'un qui savait écouter les autres aurait plutôt perçu le ton sur lequel c'était dit. Un ton horrifié. Dans la tête de la jeune fille, ce simple geste venait de lui rappeler qu'elle était malade. Malade. Pourquoi n'arrivait-elle pas à s'enlever ce mot de la tête ? Pourquoi ne se passait-il pas une journée sans qu'elle pense à ça ? Sentant le regard du garçon sur elle, elle ramena sa main vers elle et fit comme si de rien n'était.
« Excuse-moi, je... N'ai pas l'habitude de parler aux autres. Tu me fais un peu peur. »
Bien sur, elle n'avait absolument pas voulu être offensante. Les gens, en général, lui faisait peur. Son regard resta fixé sur le sol. La honte la honte la honte. Noie-toi dans ta putain de honte. | |
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