Ce jour là, il pleuvait à seaux. moïra marchait sous la pluie sans sembler y prêter la moindre attention. Tout allait trop vite pour elle. La mort du vieil hybride, aussitôt suivie de l'arrivée du Recruteur, un mutant qui maitrisait le feu, puis son départ de la grande forêt. Non, ça n'alllait pas. C'était trop rapide pour elle qui vivait au rythme de la forêt, sans se presser. La pluie ruisselait sur son visage encore plus pâle que d'habitude et ses lèvres étaient légèrement bleuies par le froid. Sa robe en lin lui collait à la peau, la protégeant bien mal des intempéries et ses sandales de chanvre vivaient assez mal le changement de climat. Le recruteur l'avait abandonnée à la grille de l'école en lui disant qu'il devait régler quelques affaires, il lui avait indiqué le chemin pour arriver au bâtiment principal, et depuis une dizaine de minutes elle marchait sous la pluie dans une grande allée bordée de nombreuses plantes décorative assez diverses. Il arrivait fréquemment à Moïra de s'arrêter et de s'accroupir pour identifier une fleur où pour noter la rareté d'une plante tout en se promettant de revenir plus tard pour faire des boutures. Tout en marchant, elle serrait son sac entoile qui contenait les quelques effets personnels qu'elle avait décidé d'emmener avec elle : un peigne en ivoire - cadeau du vieil hybride-, quelques vêtements, sa flûte, un livre de botanique, quelques disques et bien sur LA photo, unique souvenir de son frère. Ses longs cheveux cendrés pendait mollement dans son dos, complètement trempés, alors qu'elle atteignait le perron du bâtiment. Elle resta quelques secondes immobile avant de pousser la lourde porte de l'école. Elle pénétra dans le hall comme un renardeau serait entré dans une maison, avec précautions et silencieusement. Il s'agissait d'une grande pièce très éclairée pourvue de nombreuses et immenses portes-fenêtres sur lesquelles s'écrasaient violemment de grosses gouttes de pluie. Sans prendre garde au fait qu'elle était en train de ruiner l'épais tapis qui conduisait directement à l'escalier, Moïra s'avaça un peu plus dans la pièce, d'un pas un peu plus hardi. Elle s'adossa à une colonne, attendant que quelqu'un vienne la chercher. Elle était vidée et ne se sentait pas d'attaque à visiter seule l'immense bâtisse.